Le mal est dans la mauvaise gestion de ces établissements de santé des daïras. Plusieurs dizaines de personnes habitant le quartier sud-ouest de la ville de Tizi Ouzou ont marché, hier, dans la matinée pour dénoncer les conditions d'accueil dramatiques qui règnent à la clinique obstétrique Sbihi Tassadit. Les mêmes contestataires ont également appelé à des sanctions exemplaires à l'encontre des responsables du décès d'une parturiente la semaine dernière dans cet établissement. En effet, la victime a rendu l'âme lors de son transfert au CHU Nédir à cause d'une hémorragie. L'incident a provoqué une grande angoisse chez les autres femmes en pré-accouchement. Une fois la nouvelle du décès tombée, une cinquantaine de patientes ont fui l'établissement sans avis médical. Il faut rappeler que l'incident avait rappelé un autre lorsque plusieurs parturientes ont décédé dans cet établissement l'année dernière. En fait, le sujet de la clinique obstétrique Sbihi Tassadit est sur toutes les lèvres depuis plusieurs années. Les populations accusent les responsables de mauvais traitements et de manquements alors que ces derniers rétorquent en justifiant du manque de moyens et de médecins. Lors du dernier conseil de wilaya consacré justement à la santé, les responsables du secteur ont longuement évoqué cet établissement qui ne cesse de défrayer la chronique. Des incidents fâcheux comme les décès de parturientes sont rapportés par la presse. Le dernier en date s'est produit la semaine dernière lorsqu'une femme de 32 ans a rendu l'âme lors de l'accouchement. Mais en fait, ce que ne savent pas les citoyens n'est pas de moindre importance. Car si les marcheurs demandent des sanctions exemplaires à l'égard des responsables, il faudra bien déterminer les responsables à tous les niveaux. Du côté de la clinique, l'on évoque l'incapacité de l'établissement à faire face au nombre de parturientes qu'il accueille. Elle sont au nombre de 11000 annuellement alors que les médecins affectés ne suffisent pas. Un médecin pratique huit césariennes par jour. De son côté, Abbès Ziri, directeur général du CHU a appelé les polycliniques à assumer leurs responsabilités étant dotées de service de maternité. Le drame c'est que ce service ne fonctionne pas au niveau de ces dernières et les parturientes sont systématiquement orientées vers la clinique Sbihi. En effet, le mal est dans la mauvaise gestion de ces établissements de santé des daïras où les services de médecine obstétriques sont à l'arrêt alors qu'ils devraient fonctionner. Pis encore, dans certaines polycliniques comme à Ouaguenoun, aucun service n'est fonctionnel. N'est-ce pas un drame que certains fonctionnaires de ces établissements s'adonnent à la politique pour décrocher un détachement vers la mairie.