La situation devient de plus en plus inquiétante dans cette région en proie à toutes les formes de violence. La violence extrême refait parler d'elle encore à Tizi Ouzou. En un week-end, ce sont deux jeunes qui ont été froidement assassinés. Dans la nuit de samedi à dimanche dernier, vers 21h, le corps d'un jeune homme a été retrouvé dans son domicile à Agouni Nameur, dans la commune d'Aït Aïssa Mimoun. La victime, âgée de 28 ans, a été tuée, selon des sources locales, à l'aide d'un fusil de chasse. La dépouille se trouve actuellement au niveau de la morgue du CHU Nédir de Tizi Ouzou pour une enquête balistique. Une enquête a été lancée pour élucider le mobile de cet acte et arrêter les auteurs du crime. Quelques heures auparavant, la veille, c'était un autre jeune, âgé de 26 ans, qui a été froidement assassiné à coups de couteau par des voyous en plein centre-ville de Tizi Ouzou. La victime qui a succombé sur place n'a pas été secourue, pourtant, les passants à l'heure de l'incident étaient des dizaines, voire des centaines. Selon certaines sources, la victime était avec sa fiancée lorsque les voyous ont essayé de les provoquer. La réplique du jeune a provoqué le déchaînement de la meute qui s'est ruée sur lui à coups de couteau devant la foule qui assistait médusée et paralysée devant une violence pareille. Ce n'est pas la première fois que des crimes pareils sont signalés à travers la wilaya. Les descentes des services de la police qui ont toujours répliqué avec vigueur contre ces malfrats se sont toujours soldées par des arrestations dans les milieux de la délinquance. Aussi, en fait, il s'avère que le travail de la police à lui seul ne suffit pas. La violence n'est pas l'affaire des services de sécurité seulement. Beaucoup préconisent de se pencher sérieusement sur le phénomène qui prend des proportions alarmantes dans la wilaya de Tizi Ouzou. Des voix n'hésitent pas à s'élever pour appeler toutes les parties concernées à se réveiller. Le mal est grand. Des jeunes universitaires préconisent, en fait, de commencer le travail au niveau de la cellule familiale, le village et le quartier avant d'arriver au travail à l'école et à la police. En effet, la famille, première victime de ce phénomène doit être à l'avant-garde du combat pour son éradication. Beaucoup de valeurs ancestrales qui étaient autrefois le socle de la société ont disparu aujourd'hui face à un matérialisme et un individualisme primaires. D'autres voix appellent donc à la nécessité de réguler la vente des boissons alcoolisées. A travers les villages poussent comme des champignons des bars clandestins qui, pour leur majorité, sont des foyers de délinquance extrême. Les villages autrefois paisibles font face aujourd'hui à des situations nouvelles qui n'augurent rien de bon. Et c'est à ce niveau que le travail des services de sécurité devient important. La régulation de ces commerces et la répression des contrevenants seraient la solution idoine pour endiguer ces foyers de violence posés comme des bombes dans les villages. Enfin, l'école qui avec le temps est devenue non pas un acteur dans ce labyrinthe inextricable, mais une victime, devrait inculquer aux enfants les valeurs du respect de l'autre, des choses et surtout de soi.