L'attentat perpétré dans l'après-midi de mercredi par un important groupe terroriste sévissant dans la région forestière de Toudja a mis en alerte maximale les services de sécurité tous corps confondus, en effervescence, depuis deux jours. D'importants déplacements de troupes vers le lieu de l'attentat se poursuivaient hier encore dans la région de Béjaïa. Une quarantaine de camions transportant des hommes de troupes a été constatée, hier, sur la nationale 26. Les camions se dirigeaient vraisemblablement vers le massif forestier d'Akfadou qui s'étend de la frontière avec la wilaya de Tizi Ouzou jusqu'à Toudja, à 25 km de la ville de Béjaïa. Cette riposte militaire s'explique par la lourdeur du bilan de l'embuscade terroriste qui a fait au moins dix morts et près de quarante blessés dont au moins quatre dans un état critique. Ces derniers ont été transférés, jeudi à Alger. Côté terroristes, aucun chiffre concernant les pertes n'a été avancé, mais on parle de l'élimination d'un élément, abattu par un militaire pendant la riposte. Le groupe terroriste, qu'on dit affilié au Gspc de Hassan Hattab, avait minutieusement préparé le guet-apens tendu sur la route que les troupes de l'ANP empruntaient au retour d'une opération de ratissage lancée depuis une semaine. La très forte fatigue des suites d'un séjour de plus d'une semaine dans la forêt, ajoutée à l'effet de surprise, expliquent à eux seuls le nombre élevé de morts parmi les militaires, tous des jeunes qui n'ont même pas eu le temps de riposter aux tirs nourris des éléments du groupe terroriste embusqués dans le massif fortement boisé. Selon les estivants qui se trouvaient au même moment dans les plages de Saket et Boulimat, les malheureux militaires ont été pris dans un piège et se faisaient massacrer par des terroristes sans pouvoir réagir dans l'immédiat. Il aura fallu, ajoutent les mêmes sources citoyennes, attendre l'arrivée du camion suivant pour noter les premiers tirs de riposte. Hier, l'opération de ratissage se poursuivait toujours. On parle d'un grand nombre d'hommes déployés sur le terrain. Ces hommes seraient commandés par deux généraux qui ont tenu à suivre l'opération de près. Le bombardement massif du maquis n'avait pas encore commencé en raison de la présence, sur le terrain, d'un groupe de commandos recherchant les membres du groupe terroriste. Toute la région est présentement encerclée. On parle de la présence d'un groupe terroriste de 50 à 100 éléments. Il serait en ce moment même encerclé par les forces combinées de l'ANP, la gendarmerie et les patriotes de la région. Côté officiel, c'est le silence radio, tous nos efforts pour en savoir davantage sur le déroulement de l'opération et le bilan de l'attentat sont restés vains. Personne ne veut parler pour l'instant.