L'importance socio-économique et culturelle de la protection du droit d'auteur et des droits connexes et les retombées de la piraterie ont été les thèmes de ces rencontres... Dans le cadre de son programme de coopération avec l'Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (Ompi), l'Office national des droits d'auteurs et droits voisins (Onda) a organisé, mardi dernier à l'hôtel El-Aurassi, un séminaire national sur l'importance socio-économique et culturelle de la protection du droit d'auteur et des droits connexes et les retombées de la piraterie à l'intention des journalistes afin d'approfondir leurs connaissances dans ce domaine et de former, pourquoi pas, de futurs spécialistes, car nous dit-on «la loi ne suffit pas, il faut sensibiliser l'opinion publique et cela doit passer par les médias». Dans son allocution d'ouverture, M.Hakim Taoussar, directeur de l'Onda précise en effet: «C'est la première fois qu'on organise un séminaire en faveur des journalistes pour qu'ils puissent se pencher sur ce sujet devenant très technique et même de plus en plus difficile pour nous de suivre son évolution. Parmi ses objectifs, c'est de permettre aux journalistes de bien rendre compte à l'opinion publique du sujet, de l'informer de manière objective et fiable car les journalistes sont des potentiels créateurs». Abondant dans ce sens, Mme Fatima Daboussi, directrice-adjointe du Bureau du développement économique pour les pays arabes (OMPI) qui se trouve à Genève, indiquera que l'Ompi accorde une grande importance aux journalistes, étant donné que «les médias ont un pouvoir énorme. Ils doivent être sensibilisés pour transmettre un message clair, sans ambages. C'est le deuxième séminaire en direction des médias». Définissant la propriété intellectuelle, celle-ci est divisée en trois catégories: la propriété mobilière, industrielle s'alignant sur le littéraire et l'artistique. Il faut savoir que les droits voisins n'ont été consacrés en Algérie qu'en 1997 s'alignant sur la loi de Rome, déclarée en 1961. Et c'est suite à la signature à Marrakech, conçue au sein de l'Organisation mondiale de commerce que la propriété intellectuelle est devenue l'objet de négociations au sein de l'organisation mondiale. «Cet accord a fait, dit Mme Fatima Daboussi, de la propriété intellectuelle un instrument de développement et d'enjeux économiques importants. Elle est désormais conçue comme un aspect de négociation très important. Cela a élargi la mission de l'Ompi en tendant vers le culturel et le social» et d'ajouter «la propriété intellectuelle est un instrument de développement. C'est dû au processus de transition sociale fondé sur le savoir (information et connaissances) qui est un nouveau facteur de production au coeur même de la propriété intellectuelle». S'agissant du droit d'auteur, celui-ci affirme l'oratrice, est «lié à l'origine, à l'imprimerie et au phénomène de l'alphabétisation au 19e siècle. On commençait à voir des reproductions illicites de certains livres.» Et de relever: «La propriété intellectuelle n'est pas une question d'ordre juridique simplement, mais elle peut servir de garantie pour un prêt bancaire. C'est une nouvelle tendance. C'est devenu un actif dans la vie de tous les jours.» Cependant, la piraterie continue à faire des ravages dans le monde et spécialement dans les pays arabes comme l'a bien souligné Mme Daboussi notamment en Egypte. «Si on ne tient pas compte de l'importance du droit d'auteur, nous pourrons pas décoller», fait-elle remarquer. Abordant la mission de l'Onda et le développement du droit d'auteur et des droits connexes en Algérie, M.Hakim Taoussa dénombrera d'abord cinq rôles: la protection dans les domaines des arts, la gestion collective des droits des oeuvres musicale, dramatique, littéraire en émission, auxquels s'ajoutera bientôt les arts plastiques dans leurs droits de suite, la préservation des oeuvres du patrimoine culturel traditionnel, la promotion culturelle: aide à la création et à la protection sociale. Aujourd'hui, la durée de protection selon l'ordonnance relative à la convention de Bern de 97-10 au 6 mars 1997, concernant les droits d'auteurs et droits voisins est de 50 ans après le décès. Venue du Maroc, Mme Nadia Ben Bahtan, représentante de la Business Software Alliance (BSA) s'attellera à nous sensibiliser, quant à elle, sur la nécessité de défendre les droits d'auteur appliqués au domaine des logiciels dans le Maghreb essentiellement. C'est ce à quoi tend son entreprise qui défend les intérêts des éditeurs de logiciels. Pour ce faire, elle expliquera les caractéristiques de la piraterie qui limite la croissance du développement économique, décourage le créateur à continuer si ses oeuvres ne sont pas protégées... «La piraterie tue l'artiste à la base mais ce n'est pas une fatalité car on peut lutter contre ce fléau», dit-elle. Aussi, travaillant en partenariat avec l'Onda, BSA a établi un protocole d'accord visant à mettre sur pied des actions communes pour «limiter le massacre». «La loi ne suffit pas, on a besoin de partenaires. Notre champ d'action et de sensibilisation s'adresse aux médias et au secteur de l'éducation», explique Mme Nadia Ben Bahtan qui renchérit: «La loi seule ne peut tout régler, il faut créer une culture de la propriété intellectuelle citoyenne.» Dans cette optique, l'Onda a organisé les 30 et 31 mai, un premier séminaire portant sur le thème de la protection des droits d'auteur et droits voisins dans l'environnement numérique, à destination des auteurs et des fournisseurs d'accès et de service Internet.