Apparemment, la réforme de l'éducation est définitivement sur les rails. Après avoir été embrigadée par l'islamo-baâtisme durant des décennies, l'éducation nationale tente de sortir un tant soit peu la tête de l'eau à la faveur des réformes engagées par le chef de l'Etat dont l'objectif premier est de former des citoyens au vrai sens du terme dans un premier temps et de lui permettre de s'ouvrir sur le monde afin d'acquérir les outils technologiques nécessaires à tout développement, en second lieu. Cependant, et en dépit des tentatives de certains milieux conservateurs qui ont tout fait pour stopper la dynamique, les réformes sont bel et bien engagées. D'ailleurs dans le programme du gouvernement, la réforme de l'enseignement occupe une place prépondérante. «La mise en route de cette réforme a permis à chacun de se conforter dans le fait qu'elle n'est guère une rupture civilisationnelle et de se convaincre aussi que sa finalité est bien de garantir la place de notre pays dans le monde en mutation profonde, où la science est l'arme par laquelle chaque peuple forge et consolide sa place, un monde dans lequel en définitive, la civilisation elle-même ne s'affirme que par la force du développement de la nation concernée» est-il mentionné dans le document. Cette réforme a également pour objectif une plus grande ouverture sur la science, les technologies, la recherche, les langues étrangères et la coopération avec les autres systèmes d'enseignement à l'étranger. Elle vise aussi à mobiliser les capacités du secteur privé dans le respect des programmes nationaux. Partant, l'absence de cette réforme aboutirait à contrarier le développement économique et social du pays, dans un monde où la compétition est impitoyable et où la puissance du développement réside, d'abord, dans la technologie et dans l'innovation. C'est dans ce sens, après avoir introduit l'anglais comme deuxième langue étrangère à partir de la 1re année moyenne, que le ministère de l'Education nationale a rendu obligatoire l'enseignement de la langue française dès la 2e année primaire à partir de la prochaine rentrée scolaire. Pour accompagner convenablement cette démarche entrant dans le cadre des réformes de l'enseignement et répondre aux besoins pédagogiques, le ministère de l'Education nationale lance une opération de recrutement national d'enseignants de langue française destinés au cycle d'enseignement primaire. Ainsi, il est exigé aux potentiels candidats une licence en langue française ou en interprétariat. A cet effet, les candidats sont invités à prendre attache, dès aujourd'hui, avec l'inspection académique d'Alger et les directions de l'éducation des wilayas pour toute information complémentaire relative au nombre de postes ouverts par wilaya, aux lieux d'implantation et à la constitution du dossier de candidature, selon le communiqué du ministère de l'Education nationale. Par ailleurs, les candidats universitaires en 4e année de licence, dans ces mêmes filières ( promotion juin 2004) peuvent postuler à l'un des postes à pourvoir. Pour brasser large, et devant le manque criant d'effectifs, le ministère a élargi le champ de recrutement. En effet, il est stipulé dans le document que «les enseignants de langue française retraités désireux d'accomplir des tâches d'enseignement à titre accessoire ou partiel» sont également invités à prendre attache avec l'inspection académique d'Alger ou les directions de l'éducation des wilayas. En outre, il est souligné que la date limite de dépôt des candidatures est fixée au jeudi 17 juin de l'année en cours.