Relégué au second plan, l'environnement n'est évoqué que le temps d'une Journée mondiale. A Annaba, comme à travers toutes les wilayas du pays, l'environnement a toujours été le parent pauvre des politiques de développement local, si politique il y a, évidemment. Un constat facilement vérifiable. Il suffit de faire juste un tour dans la ville des Jujubes pour se rendre compte que cette dernière n'est autre que la ville poubelle. Toutes les rues et ruelles sombrent dans une insalubrité inouïe. Aucun entretien ou opération de nettoiement et d'assainissement n'est à l'ordre du jour des services en charge de l'environnement à Annaba. Les quelques opérations initiées par les autorités locales semblent échouer. Un échec dont la responsabilité incombe, d'un côté au citoyen et de l'autre, aux agents de la commune que l'on ne voit presque jamais. Quant au ramassage des ordures, c'est un travail nocturne. Seules quelques bennes font le tour des principales artères de la ville. Pour ce qui est des différents quartiers, la situation est, le moins que l'on puisse dire, lamentable, voire même insoutenable. Depuis la plaine Ouest, Oued Forcha, la cité Joinolat jusqu'à Bormet Elguez, la cité Ausas, Didouche-Mourad, les Lauriers roses en passant par le Marché au blé, la rue Bouscarin, pour ne citer que ces endroits, le tableau qu'offre l'environnement à Annaba est tout simplement hideux. Certes, la responsabilité est à partager entre le laxisme et l'indifférence des locataires de l'Hôtel de ville de Annaba et l'incivisme des habitants de cette dernière. Sans son adhésion, faut-il encore une fois le rappeler, particulièrement en cette Journée mondiale de l'environnement, on ne peut aucunement aspirer à un environnement sain. Et toute opération visant l'amélioration du cadre de vie de nos cités serait vouée à l'échec. Or, les signes de cet échec sont effectivement là: les ordures ménagères sont éparpillées à tout vent. Les points de ramassage de ces déchets sont rarement respectés par les locataires. C'est dire que le problème est étroitement lié à l'incivisme du citoyen. En l'absence d'une culture écologique au sein de la population, il ne faut pas s'étonner et surtout se poser la question: pourquoi Annaba est-elle une ville sale.? La question ne mérite même pas d'être posée puisque l'environnement reste toujours ce parent pauvre des politiques locales. De ce fait, il faut s'orienter vers la politique de répression et de verbalisation, toute atteinte contre l'environnement. L'idée d'une police spécialisée ne serait pas si mauvaise surtout que la police urbaine ne s'implique pas dans la protection de l'environnement au vu de sa démission totale de son espace d'activité, car ce corps, qu'est la police urbaine, il faut bien le noter, n'a de ce nom que le statut. Dans un autre volet, le travail de sensibilisation ne semble pas trouver l'écho escompté afin de prétendre à des résultats fructueux en matière d'environnement, c'est pourquoi pénaliser l'atteinte à l'environnement est une alternative qui s'impose. D'où, il faudra que les ménagères apprennent sous peine d'être pénalisées, à ne plus jeter de leurs balcons leurs déchets. Un sens de civisme qu'il est nécessaire d'inculquer par voie de textes de loi, auxquels toute entrave engendrerait une verbalisation et une pénalisation. Car, il est important de savoir que l'Algérien, en général, redoute que l'on touche à sa poche. En somme, l'implication de tout le monde est indispensable pour aspirer à vivre un jour dans une ville propre, sans saleté. Et il ne suffit pas d'organiser une journée d'étude pour dire que «le problème est pris en charge» ou «on va faire», des formules d'occasion utilisées par les responsables de l'environnement à chaque Journée mondiale de l'environnement.