La présence de l'Algérie à la réunion du G8 confirme sa détermination à parfaire ses réformes politiques. C'est aujourd'hui que s'ouvre à Sea Island (Etats-Unis) le 30e sommet du G8 en présence de six chefs d'Etat arabes et africains, à l'exception des présidents égyptien et tunisien qui, d'après certaines sources, auraient décliné l'invitation de G.W.Bush. Le président de la République prendra part en tant que l'un des représentants du monde arabe à la rencontre sur l'initiative du partenariat entre le G8 et la région du Moyen-Orient, élargie à l'Afrique du Nord, se rendra aujourd'hui aux Etats-Unis. En tant que l'un des représentants des chefs d'Etat africains, le président de la République prendra part également à la rencontre consacrée à l'examen des questions qui figurent à l'agenda des rencontres périodiques sur le Nepad entre des chefs d'Etat africains et les dirigeants des pays les plus riches au monde. Cette rencontre devrait consacrer le rapprochement entre les Etats-Unis et l'Europe autour du dossier irakien, d'autant plus que la célébration, dimanche dernier du soixantième anniversaire du débarquement allié en Normandie, a permis de détendre l'atmosphère délétère, en raison des divergences sur la guerre en Irak et préparer le terrain à une démonstration d'unité et à l'adoption rapide d'une résolution de l'ONU sur l'Irak. Ce qui n'est pas le cas pour les pays arabes qui se sont «séparés» à Tunis sans s'entendre sur le moindre point inscrit à l'ordre du jour du dernier sommet de la Ligue. Le vote imminent d'une résolution au Conseil de sécurité de l'ONU sur les conditions du transfert de souveraineté aux Irakiens le 30 juin, devrait permettre aux Huit d'afficher un minimum de cohésion sur ce dossier, pour la première fois depuis l'invasion de l'Irak. Par ailleurs, l'effacement de la dette irakienne estimée à près de 120 milliards de dollars, risque, toutefois, de constituer un point de divergence entre les participants, puisque la France et l'Allemagne refusent d'aller au-delà de 50% en matière d'effacement de la dette. Ce, contrairement aux Américains qui plaident pour une annulation massive de cette dette, pouvant aller de 80 à 90%. Le plus important est avant tout d'arriver à surmonter la crise politique générée par la guerre du Golfe. Ce qui constituerait pour les Américains et les Européens, en particulier les Français et les Allemands, un pas de géant pour aplanir leurs différends. Le deuxième volet de ce G8 a trait aux réformes économiques et politiques au Moyen-Orient. Une question, qui, rappelons-le, a été à l'origine du semi-échec du sommet arabe de Tunis. En effet, la plupart de ces pays, notamment les monarchies du Golfe, voyant le projet du Grand Moyen-Orient venir à bout de leurs régimes, font tout pour ajourner la mise en oeuvre du projet des réformes politiques, que l'Algérie avait, rappelons-le, imposé dans le menu du dernier sommet de la Ligue arabe. Cependant, tout en acceptant de prendre part au sommet de Sea Island, certains chefs d'Etat et souverains des pays arabes, à l'image du roi de Jordanie et du président yéménite, refusent que soit imposé aux pays arabes un modèle autre que celui émanant de la réalité politique et civilisationnelle de ces pays. Il est donc clair que la présence de l'Algérie dans la «cour des grands» confirme sa détermination à parfaire ses réformes politiques, à même de servir de locomotive dans la région du Grand Moyen-Orient en matière d'ouverture démocratique. Enfin, le retour de l'Algérie sur la scène internationale, ce qui lui a valu la qualité de membre non permanent au Conseil de sécurité de l'ONU, a fait d'elle une escale incontournable dans la résolution des conflits internationaux et régionaux.