M.Bush considère que l'Algérie «peut devenir le porte-étendard d'une vision d'une réforme politique importante (...)». Entre Alger et Washington, les rapports sont allés au-delà de la courtoisie depuis les attentats du 11 septembre. «Heureux hasard», les changements survenus en Algérie coïncident parfaitement avec la disposition des Etats-Unis de trouver de nouveaux partenaires dans sa guerre mondiale contre le terrorisme. Par son expérience en la matière, l'Algérie correspond le mieux à celui recherché par Washington. L'année 2004 a été ainsi marquée par une dynamique de consolidation et de rapprochement jamais égalée. En témoignent la densité des contacts entre les responsables des deux pays et l'extension des relations dans les domaines politique, économique et sécuritaire. On retient dans le domaine politique, l'empressement de M.Bush à féliciter la réélection du président Bouteflika pour un second mandat en avril dernier. Dans son message, le président américain a considéré que l'Algérie «peut devenir le porte-étendard d'une vision d'une réforme politique importante qui peut triompher sur la violence extrémiste». Un mois après ces élections, George Bush dépêcha le secrétaire d'Etat adjoint, William Burns, pour apporter l'appui américain aux réformes politiques et économiques en Algérie. Deux mois après, sur invitation de G. W. Bush, M.Bouteflika a pris part, en tant que l'un des représentants du monde arabe, à la rencontre du partenariat entre le G8 et 7 pays de la région du Grand Moyen-Orient et l'Afrique du Nord (Gmena) à Sea Island (Géorgie) où il a été également invité en tant que l'un des représentants des chefs d'Etat africains, à la rencontre Afrique-G8. Au plan sécuritaire, les Etats-Unis ont toujours loué les efforts constants de l'Algérie dans la lutte contre ce phénomène. Dans son rapport annuel de 2004, le Département d'Etat américain a affirmé que l'Algérie continue à être un «leader régional actif et agressif dans la lutte globale contre le terrorisme». Outre les relations dans le domaine sécuritaire, la disponibilité de Washington à apporter son soutien à Alger s'est manifestée également lors de la deuxième session du conseil algéro-américain sur le commerce et l'investissement qui a eu lieu au début de ce mois dans la capitale fédérale. Une rencontre qui augure de l'accélération du processus d'adhésion de l'Algérie à l'OMC. Sur le plan économique, l'année 2004 a été marquée par la décision de M. Bush d'introduire l'Algérie dans la liste des pays bénéficiaires du Système généralisé de préférence (SGP). Ce dispositif commercial permet au président américain de procéder à une réduction des tarifs douaniers aux produits provenant de l'Algérie afin de développer ses exportations vers les Etats-Unis. Dans le même registre économique, les concertations dans le secteur des hydrocarbures ont atteint un niveau appréciable. Ainsi, il est question des possibilités de prise de participations de Sonatrach pour la réalisation de terminaux aux Etats-Unis et les perspectives d'exportations croissantes du GNL algérien vers l'Amérique. Le fait marquant des relations financières entre l'Algérie et les Etats-Unis durant 2004 a été la première visite en juillet à Alger de Philipp Merrill, P-DG de la banque Exim-Bank US dont le montant des garanties déjà consenti en Algérie se chiffre à 1,5 milliard de dollars dont un milliard de dollars octroyé pour la couverture du risque-Sonatrach. Aussi, dans le cadre de l'Initiative de partenariat du Moyen-Orient (Mepi) lancée il y a 18 mois par le président Bush en direction des pays de l'Afrique du Nord et du Moyen-Orient, l'Algérie a été retenue cette année parmi les six pays bénéficiaires d'un nouveau programme de financement engagé par les Etats-Unis pour un montant global de 18,5 millions de dollars.