Ali Yahia Abdenour Maître Ali Yahia Abdenour a été la première personnalité nationale à intervenir lors de la conférence nationale de la transition démocratique tenue hier à l'hôtel Mazafran à Zéralda. «Les animateurs de la transition démocratique dont vous allez constituer la base doivent sillonner toutes les wilayas pour établir une transition démocratique», a souligné, d'emblée, M.Ali Yahia. La transition démocratique, pour cet intervenant, est «synonyme de souveraineté du peuple algérien afin qu'il désigne librement ses représentants au niveau de toutes les institutions élues et ce, du maire jusqu'au président de la République». Il faut dire la vérité toute crue a clamé maître Ali Yahia du haut de ses 80 ans: «Le peuple algérien n'a pas désigné ses représentants au niveau des institutions élues depuis 50 ans. C'est le système politique qui a fait trop de mal au pays et qui doit partir, qui les désigne à sa place.» D'autre part, il a asséné, comme vérité amère que «la Révolution algérienne n'a pas appartenu à ceux qui l'ont déclenchée, elle est revenue à ceux qui l'ont tirée à eux comme un butin. Ce que nous voulons et ce que nous demandons, souligne-t-il, est que le peuple algérien soit souverain, les Algériens et Algériennes des citoyens à part entière». Ali Benflis «Cette rencontre est d'une importance particulière» au yeux de Ali Benflis qui est intervenu hier lors des travaux de la conférence nationale. Primo «elle a créé une dynamique de convergence entre les forces politiques de l'opposition, une convergence dans le cadre de laquelle il est devenu possible de bâtir une force de proposition capable de contribuer au règlement de la crise politique et de l'impasse institutionnelle auxquelles l'Algérie est actuellement confrontée». Secundo «cette dynamique de convergence est alimentée par un constat et une lecture de la nature et des causes de cette crise et de cette impasse qui présentent de grandes similitudes». Cette dynamique participe également d'une même identification des conditions à réunir et des objectifs à viser quant au règlement de cette crise et à la sortie de cette impasse. «Nous n'avons pas d'arrière-pensées; nous n'avons pas d'agenda caché; nous n'avons pas d'objectifs déguisés», a-t-il ajouté. A travers les consultations qu'il mène actuellement, «le pouvoir ne veut que gagner du temps», souligne-t-il. Mouloud Hamrouche Ce genre de rencontre qui regroupe toute l'opposition depuis un quart de siècle, constitue un rêve pour moi. Dans son intervention, Mouloud Hamrouche a beaucoup insisté sur le rôle de l'armée. «L'armée a un grand rôle à jouer car elle est un pilier de l'Etat et ne doit pas être une base politique et sociale du pouvoir en place. Il ne peut pas y avoir de consensus sans un accord national.» Ce n'est qu'aujourd'hui que nous pouvons parler de pluralisme politique en Algérie (...) L'armée doit être la colonne vertébrale de l'Etat et non pour le gouvernement. Nous avons besoin d'un consensus mené par l'armée, les partis politiques et le peuple et il est inutile de remuer dans le passé ou le présent, car il faut trouver la solution à l'avenir du pays.» Abderrazak Makri «C'est un jour historique et important de par la symbolique de la présence. Il est important de par la capacité de l'opposition d'organiser ce genre d'événements, de par le rapprochement des points de vue et de par son timing. Il est important de par son contenu. Cette rencontre va participer à changer l'image de l'opposition construite par le système.» Mokrane Aït Larbi «Cette rencontre est positive. Les partis, les personnalités et la société civile se rencontrent pour la première fois depuis la conférence de 1991 pour débattre de l'avenir de la démocratie. Je pense qu'on devrait mettre l'accent sur les libertés publiques et les droits de l'homme et on ne doit pas oublier la justice sociale.»