La coordination s'apprête à recevoir Liamine Zeroual, Mohamed Mechati et Djamila Bouhired. Quoi que l'on dise, une divergence de taille divise la coordination nationale pour la transition démocratique et le leader du pôle des forces de changement, Ali Benflis. Si le premier groupe s'inscrit dans la dynamique de boycott des offres ou des échéances émanant ou proposées par le pouvoir seul, le deuxième pôle qui ne reconnaît pas la légitimité du pouvoir s'inscrit dans une offensive participative sans exiger des préalables ou conditions de garantie de telle ou telle élection. Si les deux parties ont convenu lors de leur première rencontre de rester en contact et de poursuivre leur concertation, en revanche, il n'est pas écarté que ce qui s'est passé pour l' élection présidentielle risque d'être réédité encore une fois. Si éventuellement le pouvoir décide d'organiser des législatives anticipées sans mettre en place des instances nécessaires à même d'assurer la transparence et la crédibilité des élections comme exigé par l'opposition, le parti de Benflis n'hésiterait pas à y prendre part, selon certains observateurs. Voulant capitaliser son résultat électoral, Ali Benflis veut imposer le retour à la légitimité populaire par les urnes sans poser toutefois de pré-conditions. Ainsi, la coalition entre les deux groupes se limite au diagnostic sur la situation politique, dans la moindre mesure, à la nécessité d'enclencher une phase de transition, mais pas sur la méthode d'y parvenir. Toutefois, la coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique poursuit sa tentative de construire un large front d'opposition. Cette coalition a reçu avant-hier l'ex-chef de gouvernement, Ali Benflis dans le cadre des concertations initiées par cette dernière en vue de la préparation d'une conférence nationale.. Cette rencontre est jugée positive par les membres de cette coordination, car indique-t-on «Ali Benflis partage le même diagnostic sur la situation politique que traverse l'Algérie présentement. Cela d'une part, d'autre part, le pôle pour des forces de changement et la coordination nationale pour la transition démocratique s'accordent sur la feuille de route à suivre pour une sortie de crise», croit savoir le porte-parole de Jil Jadid. Les deux conglomérats comme groupes de pression autonomes exigent d'y aller vers une phase de transition. L'Algérie est dans une impasse et est empêtrée dans une crise politique multidirectionnelle, une situation qui appelle à une urgence de changement, est un constat partagé par la coordination et M. Benflis lors de ladite rencontre, indique-t-on. En tout état de cause, la coordination s'apprête à recevoir l'ancien président de la République, Liamine Zeroual, ainsi que le dernier survivant du groupe des 22 historiques, Mohamed Mechati et Djamila Bouhired. Ce groupe qui a déjà rencontré les membres du secrétariat national du FFS compte tenir dans les prochains jours une réunion au plus haut niveau avec les membres de l'instance présidentielle du parti de Aït Ahmed. La coordination pour les libertés et la transition démocratique, initiée par les partis et personnalités ayant appelé au boycott de l'élection présidentielle du 17 avril, a déjà rencontré les anciens chefs de gouvernement Mouloud Hamrouche, Sid Ahmed Ghozali et Ali Benflis ainsi que Ali Yahia Abdenour.