depuis quelques jours, la ville paraît plus spacieuse et respire mieux. Proposée à maintes reprises par les élus, l'opération de la réhabilitation des espaces publics ne s'est concrétisée que récemment au grand bonheur des citoyens qui découvrent leur ville telle qu'elle aurait dû être depuis longtemps. Hier, lors de la session ordinaire de l'APW de Béjaïa, les mêmes élus ont émis le voeu de voir cette opération s'élargir à d'autres dépassements tels que l'extraction du sable et du bois que des «barons» exploitent sans être inquiétés. On ne cache désormais plus sa satisfaction des premiers résultats de cette initiative des pouvoirs publics en vue de récupérer les espaces publics exploités illégalement par certains commerçants. En effet, les services de sécurité, sur instruction de l'administration locale, sont à pied d'oeuvre depuis près d'une semaine dans la démolition des constructions illicites. Dans cette entreprise suivie par l'homme de la rue, les pouvoirs publics tentent de récupérer les trottoirs et les espaces verts exploités par les commerçants voulant agrandir leurs locaux sans se soucier de la gêne causée aux piétons. Soutenus par des engins, les services de police, travaillant de pair avec l'APC et la direction de l'urbanisme ont entrepris la destruction et l'enlèvement pur et simple des toitures, clôtures et autres constructions édifiées illégalement sur les trottoirs. Ce sont ceux qui ont fait fi de la mise en demeure qui leur avait été adressée auparavant, qui ont eu à subir les contrecoups de cette opération. Aussi, depuis quelques jours, la ville de Béjaïa paraît plus spacieuse et respire. Ces trottoirs sont redevenus plus larges et les espaces verts renaissent de leurs cendres. Jusque-là, les trottoirs de Béjaïa étaient pratiquement privatisés tant ils étaient encombrés par la marchandise des magasins. Le quartier Seghir, par exemple, donnait l'impression, avant cette opération, d'être dépourvu de trottoirs. Cet espace, destiné initialement aux piétons, était utilisé pour l'étalage des marchandises. La même situation était à signaler dans la majorité des boulevards et ruelles de la ville. Certains commerçants véreux sont allés jusqu'à exploiter l'espace entre deux bâtiments pour en faire une fabrique de détergents. C'est dire l'importance du manque de civisme encouragé par l'absence de l'Etat ces trois dernières années. Au début, les réfractaires n'avaient pas pris au sérieux les mises en demeure, mais dès que l'opération est entrée en exécution, ce sont eux-mêmes qui mettent la main à la pâte afin, sans doute, d'éviter les désagréments d'un enlèvement forcé et anarchique qui sera de toute façon accompagné d'une amende conséquente. Les citoyens n'ont pas caché, hier, leur satisfaction devant l'avancée rapide de l'opération que tout le monde explique par le retour de l'autorité de l'Etat, dont l'absence, plus accentuée ces trois dernières années, a ouvert la voie aux dépassements graves, allant très souvent jusqu'à mettre en péril la sécurité des piétons. L'opération se poursuit toujours à travers tous les quartiers de la ville. Jusque-là, aucun dépassement n'a été épargné. Même «les épaulés» n'ont pas échappé à cette démolition. Il reste à savoir si cette initiative s'étendra à d'autres localités où le même phénomène est toujours en cours. C'est en tout cas, le souhait de tous les citoyens qui considèrent que c'est là une première dans les annales de la wilaya qui a tenu, de son côté, à rassurer que l'opération n'est limitée ni dans le temps ni dans l'espace.