«Si l'opposition aspire au changement, c'est là une occasion à saisir pour défendre ses vues» Abdelkader Bensalah a qualifié la conférence pour la transition de «culture d'ores et déjà consommée». La conférence nationale pour la transition, qui a réuni les forces de l'opposition le 10 juin à Zéralda (Alger), à l'initiative de la Coordination pour les libertés et la transition démocratique (Cltd), étonne le RND. Le secrétaire général de ce parti, Abdelkader Bensalah, s'est dit, jeudi 12 juin, surpris par les voix qui rejettent les projets du gouvernement et prônent d'autres projets. S'exprimant à l'ouverture des travaux de la 2e session ordinaire du conseil national du parti à l'hôtel El Riadh de Sidi Fredj, M.Bensalah a qualifié la conférence pour la transition, à qui il faisait allusion, de «culture d'ores et déjà consommée». «Certaines tendances et certains noms prônent une culture d'ores et déjà consommée qui n'apporte aucun élément nouveau même sous différentes appellations», a-t-il souligné. Le premier responsable du RND s'est dit, en outre, surpris par certaines visions qui continuent d'insister sur «l'idée de la chaise vide et appellent au rejet en adoptant la culture du non», en saluant l'activité politique que vit actuellement l'Algérie. Ici, l'orateur désigne les partis et personnalités qui ont décidé de boycotter les consultations sur la révision de la Constitution que mène Ahmed Ouyahia, ministre d'Etat, directeur de cabinet à la présidence de la République. Pour lui, le boycott de ces consultations «reste infructueux» et n'influera pas sur son processus. «Si l'opposition aspire au changement, soutient-t-il, c'est là une occasion à saisir pour défendre ses vues.» Un argument qui est loin de convaincre l'opposition qui aspire à une plus large mobilisation, en vue de peser face au pouvoir pour qu'il accepte le dialogue. Mais au RND, c'est d'un autre angle qu'on perçoit la chose. Noria Hafsi, membre du conseil national du parti, affirme avoir suivi la conférence pour la transition et les interventions des participants. Abordée en marge de l'activité du RND, elle trouve que l'opposition a «les mêmes revendications et aspirations que le gouvernement, à savoir un changement pacifique». «C'est bien de se réunir, mais il faut savoir comment concrétiser leur projet. De quelle manière vont-ils le concrétiser? Comment vont-ils faire pour réaliser ce changement pacifique à qui aspire aussi le gouvernement?», s'interroge-t-elle. Cela avant d'affirmer qu'ils ne sont pas dans une position qui leur permet d'avancer. Noria Hafsi parle de rapports de force. Solution: elle suggère à l'opposition de participer aux consultations sur la révision de la Constitution. «C'est une opportunité d'y aller pour faire leurs propositions», a-t-elle insisté. C'est la voie que le RND emprunte. Pour revenir au discours de Abdelkader Bensalah, il convient de souligner que ce dernier a annoncé que son parti participera aux consultations qu'il qualifie de «décisives» pour le pays. «La prochaine Constitution reflètera l'avis de la majorité», a-t-il indiqué. Le parti présentera ses propositions le 25 juin devant M.Ouyahia. M.Bensalah a avancé certaines de ces propositions. Parmi elles, figurent notamment la consolidation des institutions constitutionnelles chargées de présenter des projets de réforme et la consécration des droits de l'homme considérés comme la pierre angulaire de toute édification constitutionnelle. Le RND suggèrera aussi «la promotion de l'identité nationale du fait qu'elle constitue le ciment de la cohésion sociale et culturelle du peuple algérien». L'élargissement de la gestion décentralisée dans le but d'assurer davantage de flexibilité dans la gestion des affaires publiques, la lutte contre la bureaucratie, l'organisation de l'administration sur la base des principes de neutralité et d'intégrité et la consécration de la démocratie participative sont les autres propositions citées par M.Bensalah. Abordant le Plan d'action du gouvernement, le secrétaire général du RND a appelé l'Exécutif à consentir davantage d'efforts pour définir les priorités et concrétiser son programme récemment adopté par les deux chambres du Parlement.