Le concours de chefferie de service de mai 2014 a provoqué un véritable séisme au niveau de la corporation. Un nouveau scandale secoue nos hôpitaux! Cette fois, ce ne sont pas les citoyens qui dénoncent, mais les hospitalo-universitaires! En effet, les résultats du concours de chefferie de service de mai 2014 ont provoqué un véritable séisme au niveau de la corporation. Se sentant lésés, des enseignants hospitalo-universitaires ont créé un collectif pour dénoncer des anomalies qui, selon eux, ont caractérisé cet examen de chefferie de service. «Ce qui s'est passé lors de ce concours est très grave et n'honore guère la profession!», dénonce ce collectif. «De nombreuses irrégularités ont entaché le concours de chefferie de service de la session de mai 2014, depuis l'ouverture des postes jusqu'à l'évaluation proprement dite, nonobstant le caractère inique de la grille et le fait d'avoir permis à des enseignants de grades différents de concourir dans un seul concours», pestent-ils avant de revenir point, par point sur toute l'organisation de cet examen. Il rappelle ainsi que la première anomalie a été enregistrée dès l'ouverture des postes. «La liste des postes ouverts au concours a subi plusieurs modifications, au gré du profil des futurs candidats et même au souhait de certains d'entre eux». Pis encore, le collectif de candidats s'élève contre la méthode de notation et dénonce l'absence de liste d'aptitude et de pondération entre les items. «Manifestement, cette grille est une adaptation libre, répondant à des profils ciblés. Sa structure bafoue toutes les règles de docimologie», soutient le collectif. «Le système d'évaluation a laissé la porte ouverte à toutes les dérives en limitant le nombre de points pour certaines activités et les garder illimitées pour d'autres», témoigne-t-il. «Plus grave encore est la perte de documents, l'amputation de documents dans les dossiers et comptabilisation des points. Des candidats connus de la communauté ont vu leur nombre de points réduits. Des communications internationales n'ont pas été prises en compte», ajoute-t-il avant d'évoquer les «cocasseries» qui concernent la composition des membres du jury. «Il y avait des jurés qui ont un lien de parenté avec les candidats, des membres du jury avec des candidats de leur service dans leur propre jury. Des membres du jury ayant des candidats de leurs services dans d'autres jurys», signale-t-il. «Il a aussi été constaté l'absence de membres du jury. L'abandon avant la fin des épreuves de membres du jury. L'ajout de membres du jury et arrivée tardive. La signature à blanc de PV par des membres du jury qui ont quitté le concours avant la fin des épreuves. Le changement de membres dans les jurys», poursuit-il. Le collectif signale aussi des anomalies dans la validation des dossiers des candidats et l'analyse du dossier. Il va même jusqu'à évoquer des falsifications. «Des candidats ont supprimé des noms d'auteurs, alors que d'autres ont scanné des signatures pour valider leurs dossiers», assure-t-il. Enfin, le collectif évoque des «fuites» des résultats! «Des candidats ont eu connaissance de leurs notes et classements quelques heures, voire dans l'heure qui a suivi leur évaluation». «Le concours de chefferie de service qui concerne environ 400 postes va engager la santé de la population et la formation de nos médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes pour au moins une à deux décennies», conclut le collectif qui appelle les autorités à tirer les choses au clair...