Le collectif des enseignants hospitalo-universitaires, lors de l'assemblée générale tenue hier, est revenu sur les nombreuses anomalies qui ont caractérisé l'examen de chefferie de service. Le collectif des enseignants hospitalo-universitaires lésés au concours de chefferie de service de mai 2014 est formel : «Ce concours est entaché de faits graves.» A l'issue d'une assemblée générale tenue, hier, à l'hôpital Mustapha Pacha, le collectif a rendu public un communiqué de presse dans lequel il revient point par point sur toute l'organisation de cet «examen caractérisée par de nombreuses anomalies» liées à l'élaboration des listes d'aptitude pour les chefferies de service et d'unité, de la grille d'évaluation, au tirage au sort des membres du jury et au moment de l'évaluation.Le collectif signale que «cette grille a été transmise au président du syndicat pour être par la suite discutée et validée lors d'un mini-conclave sans associer les autres bureaux comme celui de Constantine. Ce groupe de personnes a pris seul la responsabilité de valider cette grille avec le DSS du ministère de la Santé et le DRH du ministère de l'Enseignement supérieur», a-t-on noté. Et de rappeler que la première anomalie est que «la liste des postes ouverts au concours a subi plusieurs modifications, au gré du profil des futurs candidats et même au souhait de certains d'entre eux». Pis encore, le collectif de candidats s'élève contre la méthode de notation et dénonce l'absence de liste d'aptitude et de pondération entre les items. «Manifestement cette grille est une adaptation libre, répondant à des profils ciblés. Sa structure bafoue toutes les règles de docimologie», écrit le collectif et de rappeler que le système d'évaluation a laissé la porte ouverte à toutes les dérives en limitant le nombre de points pour certains activités et les garder illimités pour d'autres : «Plus grave encore est la perte de documents, l'amputation de documents dans les dossiers et comptabilisation des points. Des candidats connus de la communauté ont vu leur nombre de points réduits. Des communications internationales n'ont pas été prises en compte.» Résultat : des professeurs chefs de service et non chefs de service, ayant siégé dans des concours de maître de conférences et de professeurs ont été classés après des candidats dont ils ont été membres de leur jury. «La mise en compétition de professeurs et de maîtres de conférences a aggravé la situation. Le concours de chefferie de service qui concerne environ 400 postes va engager la santé de la population et la formation de nos médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes pour au moins une à deux décennies», signale le collectif. Par ailleurs, de nombreux professeurs appellent à l'organisation d'une assemblée générale du SNCHU afin de tirer au clair toute cette situation confuse et exiger l'affichage des résultats de ce concours, «pour que les candidats puissent introduire des recours et saisir la justice comme cela a été évoqué par le président du syndicat et surtout exiger l'application de la loi quant au départ à la retraite à 65 ans. C'est l'unique moyen de libérer des postes et préparer un concours avant la fin de l'année avec une autre grille d'évaluation qui sera élaborée par des comités pédagogiques», a estimé le Pr Bouzid, membre d'un jury lors de ce concours.