Le ministère du Travail et de la Sécurité sociale, avec la participation de la Caisse nationale des assurances sociales des travailleurs salariés, a fait hier au sein de son siège, le bilan de son projet portant «système du tiers payant» mis en oeuvre depuis 2000. Cette mesure, rappelons-le, permet aux assurés et ayants droit «d'avoir accès aux médicaments sans avoir à faire l'avance des frais». Pour la rencontre d'hier, il était question d'établir a priori une évaluation-bilan et de discuter des perspectives en vue d'une amélioration de la prise en charge et d'une meilleure maîtrise. Lors de son intervention, le ministre du Travail et de la Sécurité sociale, M.Tayeb Louh, a mis l'accent sur la nécessité de «sauvegarder le mécanisme du tiers-payant sans porter atteinte, à travers des abus, et des fraudes, à la branche qui le soutient, l'assurance maladie». Le ministre a constaté une augmentation «illogique» dans les dépenses de remboursement des produits pharmaceutiques. Les chiffres sont passés, selon le constat présenté, de 25,6 milliards de dinars en 2002 à plus de 33 milliards de dinars en 2003. Cette évolution est expliquée, d'après M. Louh, par «l'augmentation des prix des médicaments, l'allongement de la liste des médicaments remboursables et l'accroissement naturel de la population». Toutefois, l'orateur n'a pas manqué de signaler que la situation est aggravée par le recours à des «comportements frauduleux». Irrité par les dépassements enregistrés, le ministre a fait savoir que des mécanismes de contrôle et de surveillance seront mis en place afin de sauvegarder le système du «tiers payant». Les services chargés du suivi et de la mise en oeuvre de ce mécanisme seront en effet «dotés d'outils de lutte contre la fraude». Quant aux personnes responsabilisées, ajoute le ministre, elles «seront indiscutablement poursuivies en justice». Ces nouveaux mécanismes de contrôle recommandés en vue d'assurer la maîtrise des dépenses de la Sécurité sociale tout en «garantissant l'amélioration du service des prestations», seront accentués par «des opérations de sensibilisation et de formation en faveur des médecins chefs», a-t-on indiqué. S'agissant du bilan de la Caisse nationale des assurances sociales (Cnas), le DG, M.Benasser Abdelmadjid, a fait savoir que le nombre d'officines conventionnées est passé de 2773 en 2002 à 3774 en 2003. Quant au nombre de titulaires de cartes de «tiers payant», il est estimé à 784.574 en 2003, soit une augmentation de 36,52% par rapport à l'année précédente. Le nombre d'ordonnances réglées dans le cadre du «tiers ayant» est passé de 4.950.424 en 2002 à 7.136.750 en 2003, soit un taux de croissance évalué à 44,16%, a-t-on mentionné dans le bilan établi par le secrétaire général de la Cnas. Au sujet des dépenses de produits pharmaceutiques réglées dans le cadre du même système, elles sont passées de 6.390.069.354 en 2002 à 11.981.907.728 en 2003, soit un taux d'augmentation de 87,51%. En marge des travaux de cette rencontre, M.Tayeb Louh a affirmé également que d'autres mesures seront prises concernant les congés de maladie, tout en assurant enfin qu'un projet de réforme sera engagé au sujet de la retraite.