L'Algérie, qui ouvre son Mondial aujourd'hui contre la Belgique, n'a plus marqué un but en Coupe du monde depuis 28 ans mais pourra s'inspirer de son succès historique contre l'Allemagne en 1982 pour rêver d'exploit. «A l'époque, on était un pays sous-développé qui rencontrait l'ogre allemand champion d'Europe. On nous promettait de prendre 5 ou 6-0 et qu'on allait être mangés par cette puissance allemande où il y avait de grands noms comme Rummenigge, Stielike ou Hrubesch», raconte Noredine Kourichi, protagoniste de l'une des plus belles pages de l'histoire d'un football algérien qui ne commença à disputer les éliminatoires de la Coupe du monde qu'en 1970. Alors aux Girondins de Bordeaux, le grand arrière central (1,92 m), aujourd'hui sélectionneur adjoint, est titulaire dans le Onze algérien qui, ce 16 juin 1982 à Gijon, domine la RFA grâce à deux buts de Rabah Madjer et Lakhdar Belloumi. L'Algérie est cependant éliminée à l'issue du match «de la honte» entre l'Autriche et l'Allemagne. «Ce jour-là, c'est la qualité technique qui a fait la différence sur la puissance de l'Allemagne. On s'était préparé un peu comme aujourd'hui, dans la sérénité avec un groupe peu expérimenté», ajoute Kourichi. Depuis lors, l'Algérie a disputé deux autres Coupes du monde, en 1986 au Mexique puis en 2010 en Afrique du Sud où son parcours a été très médiocre (aucun but, un seul point avec un 0-0 contre l'Angleterre). «Le groupe manque d'expérience, concède Kourichi. Mais on a une arme importante: la vitesse et la percussion. Et quand on a l'envie, l'insouciance et le talent, tout est permis». Réaliser trois exploits Pour le défenseur de Watford (D2 anglaise), Essaïd Belkalem, 25 ans, formé à la JS Kabylie, «d'accord pour dire que la Belgique est une bonne équipe, mais pas d'accord pour dire qu'elle est favorite». «Il suffit de regarder l'Espagne qui est championne du monde en titre. Elle était favorite et elle a pris une raclée contre les Pays-Bas. La Belgique est une bonne équipe, mais on a la volonté et la compétence pour faire face», ajoute-t-il. Reste que se dresse aujourd'hui sur sa route le grand épouvantail du groupe, qui compte dans ses rangs un certain Hazard. «Si on se focalise sur Eden Hazard, on risque d'avoir de mauvaises surprises, prévient pourtant Kourichi. On connaît ses qualités et aussi ses points faibles, mais il ne faut surtout pas se focaliser sur lui, il y en a d'autres, comme Lukaku.» L'entraîneur adjoint l'assure: «On n'a pas mis en place de plan spécial pour contrer Hazard. On peut très bien marquer et bloquer un joueur adverse avec une stratégie qui est la nôtre». Après l'échec sud-africain, l'Algérie sera très attendue par tout un peuple. Kourichi le promet: «Le premier match est primordial, mais on sait qu'on est confiants et prêts à réaliser trois exploits.»