«L'argent des artistes ne doit plus aller au Trésor public.» L'appel à un rassemblement au siège de l'Ugta, organisé, hier à l'occasion de la Journée de l'artiste par le Comité préparatoire du syndicat national des artistes a été entendu, partiellement, vu le nombre restreint amassé à la Maison du peuple. Marquant la Journée de l'artiste, non pas dans la fanfaronnade coutumière mais dans la ferme décision de faire entendre leurs revendications, quelques artistes notamment membres des bureaux syndicaux des différentes wilayas du pays étaient là pour poser leurs doléances, à savoir les bureaux du Centre (Alger), Boumerdès, Tipasa, Bouira, Tizi Ouzou, Aïn Defla et Médéa. Après les 8 minutes de silence symbolique, il a été procédé à la lecture de la plate-forme adoptée à main levée et devant être remise au ministère de la Culture, tutelle des artistes. La plate-forme com-prend plusieurs revendications pour une meilleure qualité de travail et de vie de l'artiste tant sur le plan juridique, culturel que politique, social et économique, notamment le droit à la retraite, à l'allocation chômage, au logement pour les artistes démunis, à l'assurance-chômage et maladie. Autre point, selon la réglementation internationale en vigueur, les professionnels de l'art (producteurs, organisateurs...) sont soumis à une autorisation préalable. Le Syndicat des artistes algériens, s'octroie le droit de réciprocité. De plus, explique Rachid Doufan, président du comité préparatoire du syndicat national des artistes : «L'argent des artistes ne doit plus aller au Trésor public. Il faut que les artistes aient un droit de regard sur leur argent, en l'occurrence, celui engrangé par l'Onda. Pour ce faire, il faut une réorganisation de la profession artistique, des relations de travail à travers des conventions collectives et individuelles à l'image du producteur qui est l'employeur et l'artiste qui est employé soumis aux lois et qui a des droits...». M.Sidi Saïd, secrétaire général de l'Ugta, a dans son allocution, fait remarquer que la Centrale ne s'ingèrera pas dans le travail du syndicat. «Il n'y a aucune récupération en ce qui concerne l'Ugta dans les préoccupations de l'artiste». Il invitera les artistes à apporter encore leur rêve pour faire renaître l'espoir. A cet effet, la salle des congrès est mise à leur disposition pour organiser au mois de juillet une grande manifestation, «acculant le pouvoir public pour qu'il regarde les artistes». Le président de la République, M.Abdelaziz Bouteflika a annoncé hier la création du prix Ali Maâchi pour les jeunes créateurs dans les différentes disciplines. Dans un message adressé à l'occasion de la Journée nationale de l'artiste, il dira que ce prix annuel, «permettra de mettre en valeur ceux qui signeront avec mérite l'avenir culturel, intellectuel et créatif en Algérie.» Il a, en outre, rendu hommage aux artistes algériens, notamment, ceux de la troupe culturelle du FLN.