Le siège du FLN La réunion du comité central se prépare sur fond de crise et de division. Les membres du comité central du FLN attendent avec angoisse le 24 juin, date de la tenue de la session de leur instance à l'hôtel El Aurassi. La cause de cette angoisse: la réunion se prépare sur fond de crise et de division. Le groupe de Abderrahmane Belayat entend profiter de l'occasion de cette réunion pour déloger le secrétaire général, Amar Saâdani. «On se prépare sereinement pour la réunion du 24 juin pour élire un nouveau secrétaire général. Nous sommes très mobilisés pour qu'il n'y ait qu'un seul point à l'ordre du jour: élection du secrétaire général», a affirmé, hier au téléphone, M.Belayat. Même s'il n'est pas convoqué pour assister aux travaux de la session, M. Belayat dit que la majorité des membres du comité central «sont avec l'option du vote». «Si Saâdani n'accepte pas le vote, il n'y aura pas de réunion car il ne peut pas se réunir avec la minorité», a-t-il précisé. Mais ces menaces à peine voilées de M. Belayat n'inquiètent pas outre mesure les partisans de M.Saâdani. Ces derniers poursuivent la préparation de la session du comité central comme s'il s'agit de préparer une formalité. Avant-hier jeudi, quatre réunions régionales des membres du comité (Est, Ouest, Centre et Sud, respectivement déroulées à Constantine, Oran, Médéa et Djelfa) ont été organisées pour mettre les dernières retouches. Ces réunions étaient supervisées par des membres du bureau politique. Toutes étaient sanctionnées par la confirmation de soutien à la direction actuelle conduite par Amar Saâdani. Il n'en fallait pas plus pour que le secrétaire national chargé de la communication du parti, Saïd Bouhedja, s'en félicite. Pour lui, «ces conférences régionales prouvent que la session du comité central sera sereine». Joint hier par téléphone, il ajoute: «Les membres du comité central qui ont assisté à ces conférences rejettent en bloc toute modification de l'ordre du jour de la session du 24 juin.» Notre interlocuteur fait allusion à l'exigence du groupe de Belayat d'inscrire l'élection du secrétaire général comme seul point de l'ordre du jour. «Les membres du comité central sont conscients des enjeux et des actions illégales (des opposants)», a soutenu M. Bouhedja. Il précise que l'ordre du jour comporte trois points: le discours d'ouverture du secrétaire général, les propositions du parti par rapport au projet de révision constitutionnelle et l'installation de la commission nationale de préparation du congrès ordinaire qui aura lieu au premier trimestre 2015. Sauf que les opposants à Amar Saâdani structurés notamment dans l'Instance exécutive de la direction unifiée, coordonnée par Abderrahmane Belayat, se disent prêts à modifier, par leur large mobilisation, l'ordre du jour. «On ne peut pas installer la commission de préparation du congrès car il faut d'abord élire un secrétaire général», explique M.Belayat, considérant que le poste du secrétaire général est toujours vacant et ce depuis le retrait de confiance à Abdeklaziz Belkhadem. M.Belayat rappelle que «la réunion du 29 juin 2013 durant laquelle Amar Saâdani a pris la direction du parti était illégale, s'est déroulée sans autorisation et sans la présence du huissier de justice et d'ailleurs sans élection». Ainsi, la session de ce 24 juin s'annonce houleuse. Les deux camps se préparent pour s'imposer au moment où le mouvement de redressement donne l'impression d'avoir fait un retrait tactique. Ce mouvement conduit par Abdelkrim Abada est désormais dans la posture d'observateur. Il craint en effet que les actions de son allié d'hier, Abderrahmane Belayat en l'occurrence, n'aboutissent au retour de Abdelaziz Belkhadem aux commandes du parti.