Ça chauffe à la maison du vieux parti Le groupe de Belayat est amoindri par le retrait tactique et prudent du Mouvement de redressement qui craint un éventuel retour de Belkhadem aux commandes du parti. Alors que tous les regards sont braqués sur le Brésil où l'Equipe nationale de football aborde le premier tour de la Coupe du monde 2014, le FLN sombre encore dans sa crise qui risque de compromettre la réunion du comité central prévue le 24 juin en cours. Si la direction nationale conduite par le secrétaire général, Amar Saâdani, prépare la session comme si de rien n'était, le Mouvement de redressement semble avoir décrété une trêve puisque le congrès ordinaire du parti n'est qu'à quelques mois, ce n'est pas le cas du groupe de Abderrahmane Belayat. Ce dernier promet d'en découdre une bonne fois pour toutes avec l'équipe de Saâdani qu'il compte déloger ce 24 juin à l'hôtel El Aurassi. M.Belayat veut imposer un ordre du jour autre que celui décidé par la direction nationale du parti. Pour M.Saâdani, la prochaine réunion du comité central sera consacrée à la contribution du parti au projet de la révision constitutionnelle ainsi qu'à la préparation du congrès ordinaire du mois de mars 2015, si les délais sont respectés. Quatre réunions régionales des membres du Comité central sont prévues demain pour mettre les dernières retouches avant le jour J. Pour M.Belayat, le 24 juin est une occasion pour imposer le vote d'un nouveau secrétaire général. Mais pour éviter un tel scénario, la direction nationale n'a pas envoyé des convocations à huit membres du comité central dont Belayat, coordinateur de l'instance exécutive de la direction unifiée qui conteste la légitimité de l'équipe du secrétaire général. «Le comité central ne se résume pas à ces huit personnes. L'opposition au sein du comité est suffisamment mobilisée et déterminée pour imposer le vote d'un nouveau secrétaire général ou, à défaut, pousser Saâdani à quitter la salle s'il n'accepte pas de se soumettre à l'avis de la majorité», explique M.Belayat, joint hier par téléphone. Notre interlocuteur précise que «Saâdani a anticipé le jugement de la commission de discipline qui n'a pas encore tranché en décidant de ne pas convoquer les huit membres». Il soupçonne une intention de la direction nationale de remplir la salle avec des gens qui n'ont rien à voir avec le parti pour échapper au vote «que veut la majorité des membres du Comité central». Pis encore, Abderrahmane Belayat accuse Amar Saâdani de vouloir préparer un congrès sur mesure où «le parti sera donné aux promoteurs de l'argent avant de changer le nom». Sauf que le défi de M.Belayat n'est pas facile à réussir. «La chanson est déjà consommée», estime un membre du comité central. Quant au changement de nom du FLN, un membre de cette instance soutient que c'est là une «revendication nationale de remettre le FLN au musée car c'est un patrimoine des Algériens». Pour sa part, le Mouvement de redressement conduit par Abdelkrim Abada semble avoir décrété une trêve. Il préfère attendre le congrès ordinaire qui doit intervenir dans moins de 10 mois pour élire un nouveau secrétaire général. Mais en réalité, cette position des alliés d'hier de Abderrahmane Belayat s'explique par la crainte de voir Abdelaziz Belkhadem revenir aux commandes du parti. Le Mouvement de redressement qui était à l'origine de la destitution de M. Belkhadem ne saurait cautionner ce retour souhaité par Belayat. Tous ces éléments concourent à pronostiquer le maintien de Amar Saâdani à la tête du parti au moins jusqu'au congrès, d'autant plus que le président du parti, Abdelaziz Bouteflika, ne voudrait pas entendre parler des affaires partisanes.