Le poisson du pauvre n'est malheureusement pas à la portée de toutes les bourses Un futur décret organisera la profession du mandataire en poissonnerie, 33 nouvelles poissonneries seront ouvertes. Nonobstant le prix «prohibitif» actuel de la sardine «poisson du pauvre», le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques Sid Ahmed Ferroukhi, a indiqué sans pudeur aucune, que «l'Algérie est au premier rang dans la pêche de certaines espèces comme la sardine». Le rythme de consommation du stock de pêche menace la ressource sur nos côtes a déclaré jeudi dernier à Alger le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques qui avait annoncé qu'un décret sera promulgué prochainement afin d'organiser la profession de mandataire dans le secteur. S'exprimant en marge d'une séance de questions orales à l'Assemblée populaire nationale (APN), le ministre a précisé que ce décret, qui va «organiser la profession de mandataire, a déjà obtenu l'accord du gouvernement et se trouve en phase de signature avant sa publication». Il mettra le mandataire en adéquation avec l'amont du secteur comme il va fixer la nature de son rôle, a-t-il souligné. Evoquant l'approvisionnement régulier du marché, en mettant l'accent sur le contrôle sanitaire, le ministre a déclaré que «dans les années 1960, on exploitait 20.000 tonnes de produits de pêche pour passer aujourd'hui à 140.000 tonnes.» Pour lui les critères déterminant la consommation paraissent éloignés de l'encadrement des données comme le développement de la ressource et les techniques de pêche et se rapprochent des indices liés à la demande, au changement des habitudes de consommation et au réseau de commercialisation qui influent négativement sur le marché. Il a rappelé les priorités du secteur pour maintenir cette place en termes de flotte et d'emploi alors que la feuille de route du secteur tend aussi à garantir le rendement des lourds investissements réalisés. En Méditerranée, 1 million de tonnes de produits sont pêchés par 23 pays et la ressource est limitée comparativement à d'autres zones comme l'Atlantique Nord avec 20 millions de tonnes, a encore fait savoir Ferroukhi pour lequel «la préservation de ces actions sont des préalables avant de penser à réaliser davantage d'acquis sans que cela n'engendre des dysfonctionnements et décourage une perspective vers une gestion participative» a encore précisé le commis de l'Etat. Se référant aux experts, Ferroukhi a affirmé que quatre raisons expliquent le niveau de consommation et des prix: les habitudes de consommation orientées vers les protéines animales (viandes rouges et blanches) et le rythme de hausse de la demande par rapport au stock exploitable, qui figurent parmi les données déterminant l'offre et la demande. Le ministre a aussi indiqué que «l'Algérie préfère développer l'aquaculture plutôt que s'adonner à l'importation, car c'est une opportunité pour créer de l'emploi et encourager la production nationale». Les coûts d'exploitation et un réseau de commercialisation non adapté au marché sont deux autres raisons explicatives de ce phénomène haussier. Le ministre s'est félicité quant à la réalisation «de poissonneries modernes et conformes aux règles d'hygiène pour parvenir à des pratiques transparentes» et d'annoncer que «33 poissonneries seront réalisées lors du prochain quinquennat dans les ports de pêche». Abordant le dossier de la fraude, le ministre a affirmé que la lutte contre les infractions à la législation sur la pêche et la contrebande à travers les frontières maritimes, se poursuit quotidiennement par des actions continues sur le terrain par les moyens des services spécialisés de l'Etat.