Ils étaient là, munis de bougies, de photos du chantre de la chanson engagée en berbère... Ils étaient là, venus pour un allumage de bougies en hommage à Matoub. Ils n'avaient pas besoin d'autorisation pour lui rendre hommage à Alger, la capitale. Lounès Matoub a donné sa vie pour ce pays, et pour la liberté. C'est à partir de ce patrimoine que plusieurs dizaines de personnes, filles et garçons, sont venus de partout pour occuper les escaliers de la Grande-Poste (Alger) avant-hier à 19h pour rendre hommage à leur idole, Lounès Matoub. Ils étaient là, munis de bougies, de photos du chantre de la chanson engagée en berbère... Ils étaient là, venus pour un allumage de bougies en hommage à Matoub. Ce geste hautement symbolique intervient suite à l'empêchement de la part de la wilaya d'Alger et le ministère de l'Intérieur, de la journée culturelle prévue en sa mémoire au niveau de la salle Atlas. «Nous avons essayé de faire le minimum. Un appel qui a été fait sur Facebook deux heures avant a pu rassembler ces gens, pour dire «Lounès existe, son combat est éternel», témoigne Aziz Hamdi, un des organisateurs de l'événement, rencontré sur place. «On s'est battu pour toi, et on t'a rendu hommage comme on pouvait, mais c'était la première à Alger», dit Amayas, un autre jeune venu participer à l'hommage. Ils étaient pour lui... Matoub ne mourra jamais! Ils sont l'âme de l'Algérie, l'éternelle. Celle des espoirs de libération et de liberté. L'Algérie fière et rebelle. Il faut dire que l'empêchement de l'hommage à Matoub Lounès a suscité de vives réactions dans les quatres coins du pays. A travers cette dérive de la wilaya d'alger, il y a une volonté manifeste de provocation à l'endroit de la société. Au M'zab, à Alger, en Kabylie,... Le dessein du coeur du pouvoir est de créer les conditions dramatiques qui peuvent «légitimer» son projet d'amnistie générale. Si réellement, comme ils le prétendent, leur souci est d'asseoir l'entente et l'apaisement, alors l'hommage programmé pour évoquer la mémoire de Lounès aurait été une excellente occasion de le montrer. Mais, «la réalité nous montre qu'ils n'y ont vu qu'une occasion de provoquer et d'exclure. Ils veulent embraser le pays pour venir en pompiers pyromanes nous offrir l'amnistie générale en solution miracle», réagit Mohamed Bakir avant d'ajouter: «La ficelle est trop grosse, elle n'échappe qu'à ceux qu'elle rattache au système par leurs intérêts occultes et leurs compromissions.» Les grands hommes comme Matoub Lounès ne meurent jamais. Leurs oeuvres les rendent immortels. L'Histoire les accueille pour la postérité. Lounès Matoub est de ceux-là. Hommage à l'homme, au militant et au grand artiste qu'il fut! Quant à ces personnes venues allumer leurs bougies en sa mémoire, ils sont jeunes, mais ils ne sont pas amnésiques!