«Le Service national manque d'engouement chez les jeunes concernés» Lors des débats, les députés ont qualifié d'alarmant le nombre d'insoumis en réclamant d'engager une étude pour connaître les raisons qui poussent les jeunes à fuir le Service national. Les jeunes boudent les casernes. Le Service national ne constitue plus une contrainte pour eux. Ils sont des milliers à s'en passer de cette obligation. Selon des statistiques recueillies en 2012, 160.662 insoumis ont été recensés durant ces dernières années. Le phénomène qui prend des proportions alarmantes inquiète sérieusement l'ANP. «Le Service national manque d'engouement chez les jeunes concernés traduit par un degré d'abstention très élevé», déplore l'institution militaire dans le rapport de présentation du projet de loi sur le Service national. Alors qu'elle a réduit l'effectif des conscrits à incorporer de 130.000 à 50.000, l'ANP n'arrive pas à capter l'intérêt des jeunes. A titre d'exemple, en 2010 pour satisfaire les besoins exprimés estimés à 50.653 appelés, la direction du Service national a lancé 15 fois le nombre d'ordres d'appel requis, soit 785.194 dont 51.445 ont rejoint leurs unités, soit un taux de satisfaction de 59%, mais seulement 30.251 ont été incorporés, soit un taux de satisfaction de 59%. Les déperditions représentent, entre autres, 16.974 reconnus inaptes et 4186 ont bénéficié de report pour raison médicale. Cet état de fait contraignant, souligne le département de la défense dans son rapport, l'institution a engendré des situations contentieuses de la ressource incorporable. Le phénomène d'abstention touche également les visites médicales. Pour la classe d'âge 2013, sur les 373.965 citoyens, seulement 32 450 se sont fait recenser volontairement, soit un taux de 9% et uniquement 63.271 ont répondu à l'obligation de la visite médicale de sélection, soit un taux de 17%. Depuis l'annulation de la carte militaire du dossier de recrutement, les jeunes ne prêtent aucun intérêt à ce papier. Le département de la défense précise que les citoyens ne se présentent même pas pour régulariser leur situation ou retirer la carte de dispense d'exemption. C'est pour cette raison qu'il a été question de revoir la loi en vigueur. Pour rendre le Service national plus attractif, des dispositions encourageantes ont été prises pour motiver davantage les jeunes à s'y rendre. La réduction de la durée de service à 12 mois, la valorisation de l'allocation mensuelle et la prise en compte de la période du Service national comme service effectif dans le calcul de la retraite. Lors des débats, les députés ont qualifié d'alarmant le nombre d'insoumis en réclamant d'engager une étude pour connaître les raisons qui poussent les jeunes à fuir le Service national. «Il faut engager en urgence une étude pour identifier les raisons qui poussent les jeunes à ne pas accomplir le Service national», a estimé Hafsa Khaldi, député de l'Alliance de l'Algérie verte qui estime que la durée peut être ramenée à 6 mois, puisqu'il s'agit de formation purement militaire. Le député du FLN, Salim Othmani, a également mis l'accent sur la nécessité de chercher les raisons ayant mené à ce phénomène. «Il faut introduire un module dans le cursus pédagogique sur le Service national», a-t-elle estimé pour enraciner l'amour du pays dans le coeur de nos enfants. Une revendication partagée par le député Filali Gouini, qui explique que l'école n'a pas joué son rôle dans la transmission du devoir de servir la patrie à nos enfants. Les députés de l'opposition ont regretté l'absence du vice-ministre de la Défense. «C'est lui qui est censé présenté le projet», a affirmé Filali.