La Cour suprême espagnole a déclaré l'Espagne puissance administrante de jure (selon le droit, par opposition à de facto) du Sahara occidental. Le souverain alaouite doit être dans tous ses états.Le Maroc est «hors la loi» au Sahara occidental. Tout le monde le savait. Mais lorsque c'est la Cour suprême espagnole dont les décisions ne peuvent être ni contestées ni remises en cause (sauf s'il y a eu atteinte aux droits et libertés garantis par la Constitution) qui le dit, cela peut avoir l'effet d'une bombe. Sa déflagration annoncée a pour détonateur Baby Hamdi Boujemaâ, citoyen hispano-sahraoui, assassiné par la police marocaine en novembre 2010, à Laâyoune, lors du soulèvement populaire pacifique de Gdeim Izik qui avait pour objectif d'arracher des droits sociaux.Un mouvement de protestation violemment réprimé par les forces d'occupation marocaines. Une affaire que le Maroc a cru faire sienne. 24 militants sahraouis arrêtés suite à l'assaut lancé le 8 novembre 2010 par les forces de répression marocaines contre le camp sahraoui de Gdeim Izik à Laâyoune ont écopé de peines de prison allant de 2 ans à la réclusion à perpétuité. C'était sans compter sur la justice espagnole. «La Cour suprême espagnole a décidé de poursuivre l'enquête sur l'assassinat du citoyen hispano-sahraoui, Baby Hamdi Boujemaâ, considérant que l'Espagne continuait d'être la puissance administrante de jure sur le territoire du Sahara occidental sur la base des résolutions des Nations unies» a indiqué l'agence Europe presse à Madrid reprise par une dépêche de l'APS datée du 25 juin 2014. Le juge espagnol, Pedro Rubira, a considéré que «le Maroc n'était pas compétent pour mener l'enquête sur une affaire qui a eu lieu en dehors du territoire sous sa juridiction», a souligné le même média. La même source. La Cour suprême espagnole vient d'asséner «un sérieux camouflet» au Maroc dont la souveraineté sur le Sahara occidental n'est reconnue par aucun pays du monde, y compris ses alliés historiques, la France et les Etats-Unis, a-t-on fait remarquer. Seuls les citoyens marocains «nagent dans un rêve d'aventure colonial» dont le scénario est quotidiennement élaboré par les médias marocains, souligne l'information relayée par Algérie Press Service. «Tout le monde sait que le Sahara est marocain et que, dans le cadre de l'autonomie, on pourrait trouver une solution si l'Algérie décide de régler ce problème...» avait déclaré le 24 février le chef du gouvernement marocain, Abdellilah Benkirane à des journalistes de TV5 Monde, de Radio France Internationale et du quotidien Le Monde. «Cette question n'a pas de dimension bilatérale et elle ne relève d'aucune soi-disant ancienne logique. Elle relève de la seule responsabilité des Nations unies... La question du Sahara occidental est inscrite depuis fort longtemps sur les tablettes de l'ONU au titre des 16 territoires non autonomes dont le processus de décolonisation est suivi par le Comité spécial chargé d'étudier la situation en ce qui concerne l'application de la Déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et aux peuples colonisés», lui a répondu l'ex-porte-parole du ministère algérien des Affaires étrangères, Amar Bellani. La décision de la justice espagnole qui met en exergue l'annexion du Sahara occidental par le Maroc interpelle davantage la conscience de la communauté internationale.