L'Union européenne pose quatre conditions devant être remplies d'ici à lundi à la mi-journée, dont «l'ouverture de négociations de fond sur l'application du plan de paix du président (ukrainien) Porochenko». Les dirigeants de l'Union européenne, réunis hier à Bruxelles, ont donné trois jours à la Russie pour engager des actions concrètes destinées à faire baisser les tensions dans l'est de l'Ukraine, sous peine de nouvelles sanctions. De son côté, le président ukrainien Petro Porochenko a décidé de prolonger de 72 heures le cessez-le-feu entre les forces ukrainiennes et les séparatistes russophones des régions orientales qui devait expirer hier à 19H00 GMT, a-t-on appris de source diplomatique européenne. M.Porochenko n'a pas explicitement confirmé cette information, au cours d'une conférence de presse à Bruxelles après une rencontre avec ses homologues des 28 Etats membres de l'UE. «C'est à moi de prendre la décision. Je dois consulter le Conseil de défense, mais l'heure limite est 22H00 (19H00 GMT), donc la décision doit être prise aujourd'hui», a-t-il dit. L'Union européenne pose quatre conditions devant être remplies d'ici à lundi à la mi-journée, dont «l'ouverture de négociations de fond sur l'application du plan de paix du président (ukrainien) Porochenko», selon les conclusions du Conseil. L'UE réclame en outre un accord sur «un mécanisme de vérification, supervisé par l'OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe), du cessez-le-feu», le «retour de l'autorité ukrainienne sur trois points de la frontière» avec la Russie et «la libération des otages, y compris tous les observateurs de l'OSCE». Décrété par Kiev et accepté par les rebelles, le cessez-le-feu a été violé de manière sporadique. Le Conseil européen «va examiner la situation» au début de la semaine prochaine et «prendre les mesures nécessaires» au besoin, a précisé le texte. Il réaffirme être prêt à «se réunir à n'importe quel moment» pour mettre en oeuvre de nouvelles sanctions. Les Européens appliquent depuis quatre mois une série de sanctions ciblées visant des responsables russes ou ukrainiens russophones, frappés d'un gel d'avoirs dans l'UE et d'une interdiction de voyage dans l'espace communautaire. De source diplomatique, on a précisé que le délai de 72 heures proposé par le président Porochenko devait permettre de réunir un certain nombre de «conditions» comme «la libération d'otages» et le contrôle de la frontière russo-ukrainienne pour «bloquer les acheminements d'armes et les infiltrations». Il a également été convenu que le président français François Hollande et la chancelière allemande Angela Merkel auraient un nouveau contact avec le président russe Vladimir Poutine au cours du week-end pour faire un point sur la situation, a encore indiqué cette source.