Dans une résolution adoptée le 25 juin, l'organe exécutif de l'ONU félicite «l'action menée par l'Algérie pour contribuer au lancement de négociations crédibles sans exclusive...». La diplomatie algérienne écrit ses lettres de noblesse. Pour contribuer à la paix dans le monde. L'Algérie est reconnue comme étant un acteur incontournable pour la résolution de la crise malienne après être devenue une référence en matière de lutte antiterroriste. Un constat qui a été sanctionné par une résolution adoptée le 25 juin par le Conseil de sécurité. «Saluant les efforts déployés par tous les acteurs régionaux et internationaux, notamment ceux qui ont facilité les discussions avec les groupes armés ayant signé l'Accord préliminaire de Ouagadougou ou y ayant adhéré, en vue de résoudre la crise au Mali, se félicitant, à cet égard, de l'action menée par l'Algérie pour contribuer au lancement de négociations crédibles sans exclusive (...)» souligne la résolution 2164 du Conseil de sécurité de l'ONU qui a exhorté tous ces acteurs à «continuer de se coordonner pour consolider les acquis politiques et les progrès accomplis sur le plan de la sécurité au Mali, en collaboration étroite avec le Représentant spécial et la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma)».Une table ronde est prévue à Alger dans la première quinzaine de juillet, entre le gouvernement malien et les groupes armés du nord du Mali a annoncé le ministre algérien des Affaires étrangères le 25 juin sur les ondes de RFI. «Les Nations unies sont là, la Cédéao [Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest], le Burkina Faso, la Mauritanie. Nous serons tout un groupe pour huiler un peu ce processus. Et d'ici la mi-juillet, les choses pourraient démarrer» a indiqué Ramtane Lamamra. «L'accord qui se dessine tend à ce qu'il y ait différentes phases de négociations substantielles, mais qu'en tout état de cause, la phase ultime devrait avoir lieu au Mali même comme couronnement de tous ces efforts», a souligné le chef de la diplomatie algérienne. Les Maliens ont réservé un accueil enthousiaste à cette initiative. «Le parrainage par l'Algérie au dialogue inter-malien inclusif est salué par tous les Maliens» et «répond à nos attentes de ce pays frère». a déclaré jeudi dernier le président malien, Ibrahim Boubacar, en marge des travaux du 23e Sommet de l'Union africaine qui se déroule à Malabo (Guinée équatoriale). «Ce parrainage fraternel et sincère et cet engagement courageux à rétablir la paix et la sécurité au Mali comme objectif noble pour l'Algérie, ce qui est, à la hauteur de nos attentes de ce pays frère» a fait remarquer le chef de l'Etat malien. Ce qui permet à l'Algérie de tenir un rôle central dans la résolution de cette crise malienne. Un statut que lui a reconnu le prédecesseur de François Hollande. «L'Algérie a les clés de l'ensemble des données du problème» avait estimé, l'ex-chef de l'Etat français, Nicolas Sarkozy, au début du mois de mai 2012. Ce qui n'a pas été du goût de tous. Le souverain marocain avait en effet fait des pieds et des mains pour faire de l'ombre à l'Algérie pour se mettre sous les feux de la rampe. Il avait espéré la court-circuiter dans les pourparlers de paix inter-maliens. «Le Maroc entend disputer à l'Algérie, son rival historique, son rôle de médiateur traditionnel entre le pouvoir de Bamako et les rebelles touareg. C'est à Alger qu'ont été conclus divers accords de paix avec de précédentes rébellions dans les années 1990 et 2000», avait écrit la presse marocaine à la veille d'un séjour qu'avait effectué, au mois de février 2014, l'héritier de Hassan II au Mali. Sans succès. Trois mouvements du Nord Mali ont fini par parapher une déclaration de cessez-le-feu le 23 mai 2014 à Alger à travers laquelle ils ont réaffirmé leur volonté d'oeuvrer à la «consolidation de la dynamique d'apaisement en cours» et de s'engager dans le dialogue intermalien «inclusif». La médiation recherchée de l'Algérie fait l'unanimité. «L'engagement de l'Algérie est le bienvenu et souhaité. Nous sommes certains qu'il va contribuer très positivement à un dialogue constructif et franc entre les parties maliennes» a déclaré Abdoulaye Diop le ministre malien des Affaires étrangères, de l'Intégration africaine et de la Coopération internationale lors de la tenue des travaux de la 3ème session du Comité bilatéral stratégique algéro-malien qui ont eu lieu dans la capitale malienne. Le Conseil de sécurité de l'ONU y appose sa griffe.