Un colonel de police a été tué et six personnes blessées lundi dans un attentat près du palais présidentiel au Caire, selon des responsables de la police égyptienne, le jour du premier anniversaire des manifestations monstres contre le président islamiste Mohamed Morsi destitué par l'armée. Une première bombe a explosé, blessant trois balayeurs, avant qu'une seconde ne tue un colonel de police et ne blesse trois policiers qui procédaient à un ratissage pour désamorcer d'éventuels autres engins. Une troisième, découverte dans un jardin jouxtant le palais, a été désamorcée, selon ces responsables et le ministère de l'Intérieur. Le groupe jihadiste Ajnad Masr, qui a revendiqué au cours des derniers mois plusieurs attentats dans la capitale, avait récemment prévenu avoir placé des bombes près du palais, situé dans l'est du Caire, mais avait affirmé ne pas les avoir fait exploser pour éviter de tuer des civils. La semaine dernière, cinq explosions avaient eu lieu dans des stations de métro et des bombes avaient visé un tribunal et un centre de télécommunication, faisant deux morts et six blessés. Ces attentats interviennent sur fond de répression des islamistes en Egypte. Les autorités judiciaires ont récemment confirmé 183 peines de morts, dont celle du Guide suprême des Frères musulmans de M. Morsi, destitué le 3 juillet 2013, et condamné à 7 à 10 ans de prison trois journalistes d'Al-Jazeera accusés de soutien à la confrérie. Ces attentats surviennent également un mois après l'élection de l'ex-chef de l'armée Abdel Fattah al-Sissi à la tête du pays avec 96,9% des voix, après avoir éliminé toute opposition, islamiste comme laïque et libérale. Depuis la destitution de M. Morsi, policiers et soldats ont tué plus de 1.400 manifestants qui réclamaient son retour, plus de 15.000 personnes ont été emprisonnées et des centaines condamnées à mort, tandis que la confrérie a été désignée "organisation terroriste". Selon le gouvernement, plus de 500 policiers et soldats ont péri dans le même temps dans de multiples attentats, quasiment tous été revendiqués par deux groupes d'insurgés jihadistes qui disent s'inspirer d'Al-Qaïda. Mais le pouvoir les attribue aux Frères musulmans.