A défaut d'actions politiques d'envergure, les partis politiques se confinent dans de simples activités organiques. La classe politique algérienne non encore remise de la dernière élection présidentielle, est en quête de la formule adéquate pour rebondir. Une entreprise qui paraît difficile en raison, notamment, de la complexité de la situation politique et des exigences, alors que l'Alliance présidentielle a réussi l'exploit de ménager la chèvre et le chou, reléguant au second plan leurs divergences idéologiques, les formations dites de l'opposition démocratique, quant à elles, semblent être tétanisées et à cours d'alternative. Elles n'ont même pas daigné s'exprimer sur les sujets brûlants de l'actualité nationale et internationale, ni même lancer des actions de proximité pour faire l'état des lieux après la débâcle du 8 avril dernier. C'est le cas du RCD, qui après une «hibernation» d'un mois, étale lors d'une conférence de presse, ce qu'il avait présenté comme étant des preuves d'une fraude généralisée. Le leader du RCD qui s'est basé sur un ordre de mission sur lequel est inscrit «il est demandé aux autorités civiles et militaires de faciliter la mission au porteur de ce document» a dû, pourtant avoir signé à plusieurs reprises des ordres de mission qui portent tous la même mention, en sa qualité de président du RCD. Idem pour le parti de Hocine Aït Ahmed, considéré comme le seul parti crédible de l'opposition qui par la voix de son premier secrétaire national, Djoudi Mammeri, avait laissé entendre que les militaires auraient pris attache avec M.Aït Ahmed en vue de le convaincre de se présenter à l'élection présidentielle. Ce qui a amené le ministère de la Défense nationale à déposer plainte pour diffamation contre l'auteur des déclarations incriminées. Quelques jours plus tard, M.Djoudi, dans un entretien accordé à L'Expression a nuancé ses propos en nous renvoyant un communiqué dans lequel il avait déclaré que ses propos avaient été déformés. Cependant, le Front des forces socialistes qui se prépare à tenir au courant de cet été sa conférence nationale d'audit pour faire le bilan de ses activités depuis le IIIe congrès compte aller vers une autre initiative politique regroupant des personnalités nationales connues sur la scène politique, à savoir, Mouloud Hamrouche, Abdelhamid Mehri, Ali Yahia Abdenour...et probablement Ahmed Taleb El Ibrahimi. Une initiative qui prend comme base de travail le mémorandum adressé par le FFS au mois de mai 2001 au président de la République et aux «généraux décideurs». Cependant, pour ce qui est de la tenue de son IVe congrès ordinaire, le plus vieux parti de l'opposition, éprouve de réelles difficultés, liées en particulier au manque de moyens financiers. Pour sa part, le Parti des travailleurs, qui s'attelle à concrétiser son projet de congrès national algérien, multiplie les réunions de son secrétariat national pour faire le point sur la situation politique nationale et internationale. Par ailleurs, et même si les autorités considèrent que le maintien de l'état d'urgence ne constitue pas une entrave à l'activité politique, les partis de l'opposition estiment, quant à eux, que ce dispositif entrave sérieusement la vie politique. A défaut donc d'actions politiques d'envergure, les partis politiques se confinent dans de simples activités organiques avec, entre autres, la préparation de leurs congrès respectifs.