Il n'a jamais caché son désir de mettre en oeuvre sa politique de réconciliation nationale. Le président Bouteflika aurait l'intention de profiter de l'effet euphorisant consécutif à son écrasante victoire lors de l'élection présidentielle du 8 avril dernier pour lancer dans les quelques semaines à venir une «forte initiative politique» en direction de l'ensemble de la classe politique par la tenue d'une «conférence nationale politique» semblable à celle organisée en 1995 par le président Zeroual et appelée conférence de «l'Entente nationale». Bien que réélu à une écrasante majorité, Bouteflika, qu'on présente souvent comme un homme autoritaire et n'acceptant pas l'avis des autres, serait enclin enfin à lâcher du lest en approuvant sans condition cette initiative. Cette conférence nationale politique regrouperait, en plus de la présence des partis réunis autour de la coalition présidentielle, nous dit-on encore, le FFS, le PT, El Islah et éventuellement les partis démocratiques pour peu que ces derniers adhèrent aux objectifs de cette rencontre. L'ancien secrétaire du FLN, Abdelhamid Mehri est pressenti, ajoute-t-on, à la présidence de cette rencontre qui déboucherait sur une nouvelle Constituante comme le souhaite ardemment le leader du FFS, Hocine Aït Ahmed. La rencontre, en plus de revêtir un aspect éminemment politique, sera axée davantage sur les voies et moyens pour régler définitivement l'aspect sécuritaire qui n'a pas fini de brouiller la lisibilité du champ politique et empoisonne l'atmosphère déjà délétère de la scène nationale. A ce sujet, on indique que les personnes qui ont refusé la loi sur le repentir ou ceux qui s'acharnent à utiliser la violence armée seront traduits devant les tribunaux compétents pour répondre de leurs crimes. Actuellement, on s'ingénie du côté du cercle présidentiel à trouver la formule la plus adéquate à l'effet de réunir l'ensemble des acteurs politiques. Cette seconde initiative, comme la qualifie une source généralement bien introduite, est porteuse d'un espoir certain pour la résolution définitive de la crise sécuritaire qui empoisonne la vie des citoyens en général. Notre source affirme a ce sujet que l'idée de cette «conférence nationale politique» fait son chemin dans l'entourage présidentiel qui réunirait l'essentiel de la classe politique sans exclusive ainsi que des personnalités politiques ayant leur poids dans la société civile. A cet effet, la proposition de Louisa Hanoune qui propose depuis longtemps la tenue d'un congrès national pour résoudre la crise politique, une proposition qui rejoint en bien des points l'initiative de l'ancien n° 1 de l'ex-FIS, aurait paraît-il, trouvé une oreille attentive auprès du président qui semble revenir à de meilleurs sentiments en acceptant de porter à bras-le-corps cette initiative d'envergure. Au plus fort de son premier mandat présidentiel, Abdelaziz Bouteflika n'a pas caché son désir de mettre en oeuvre sa politique de réconciliation nationale qu'il a d'ailleurs mise en pratique partiellement dans le cadre de la concorde civile. Cette fois-ci il s'agit pour le président réélu, de trouver les voies et moyens pour amorcer une nouvelle action politique forte à même de rassembler le maximum de forces politiques et de personnalités les plus en vue. Mais cette idée, généreuse à bien des égards, encourt le risque évident de se voir «torpillée» par des forces politiques hostiles au président ou celles qui ne partagent pas cette conception de sortie de crise, en y mettant toute leur ardeur et leur énergie pour bloquer cette initiative.