La phase actuelle de la préparation des élections des membres des APC et des APW prévues pour le 29 novembre, est en train de concrétiser le divorce entre, d'une part, les partis politiques et leur base militante mais aussi avec l'opinion publique. Les turbulences, le marasme et les mécontentements enregistrés ces dernières semaines au sein de presque la totalité des partis sont autant de preuves pour le citoyen de constater le dysfonctionnement politique et organique de la classe politique algérienne. Le citoyen ou l'électeur dans ces cas simplifie les faits en les percevant sous l'angle du bricolage partisan dans le choix des candidats, sa légèreté, voire même la confection de listes de candidatures sur le principe des affinités personnelles, de tribalisme et d'autres considérations tout à fait politicienne loin des tris et des choix de candidats répondant à l'attente de la population en matière de gestion des affaires locales. Le climat général que vivent la quasi-totalité des concurrents à ces élections locales n'a jamais atteint une telle ampleur. Malgré les mauvais résultats enregistrés lors des précédents scrutins, on feigne de tirer les leçons de cet échec. Et il n'est pas excessif de dire que lorsque les protestations, les divisions dans les rangs d'un parti donné s'amplifient, les citoyens se désengagent à leur tour. Il semble que c'est une véritable crise de confiance qui est en train de s'installer et de gagner du terrain. Les grandes formations politiques ont, depuis et bien avant les élections législatives du 17 mai dernier, perdu une large part de leur capacité de mobilisation. Un cas qui touche l'ensemble des partis politiques. C'est dire que le renouvellement des APC et des APW ajoute une dimension nouvelle pour voir le véritable poids de la classe politique algérienne en perte permanente de vitesse.Par certains aspects, les problèmes ont été d'une grande banalité. Le FLN a connu quelques succès lors des dernières élections législatives sans faire de véritable percée l'autre membre de l'Alliance présidentielle, le RND a dans son ensemble résisté. A plus d'un mois et demi du scrutin, les citoyens, en dépit de toutes les promesses et de tous les décalages entre discours et pratiques politiciennes, aspirent grandement à l'idée d'alternance, c'est-à-dire la simple perspective de changer et d'avoir des élus locaux capables de répondre à leurs préoccupations quotidiennes. Une tâche, elle-même envisagée dans une perspective gestionnaire. Dans ce contexte, il y a toutefois l'inconvénient de faire entrer les partis politiques dans les domaines aléatoires ; la béance qui s'élargit entre le désir des citoyens et la pratique des partis peut éventuellement engloutir ceux-ci dans des conjonctures critiques. C'est le cas actuellement au niveau national.