Au moins treize personnes ont été tuées au cours de nouvelles attaques nocturnes dans la région côtière kényane de Lamu, dans la même zone où plus de 60 personnes avaient été tuées en juin, a annoncé la Croix-Rouge dimanche. Ces attaques ont été revendiquées par les islamistes somaliens shebab, un groupe lié à Al-Qaïda qui avait déjà mené une opération meurtrière dans la région en juin. La Croix-Rouge a précisé que neuf personnes ont été tuées dans la localité de Gamba où une personne est portée disparue. Quatre autres personnes ont été tuées à Hindi. Ces attaques ont eu lieu dans la nuit de samedi à dimanche, selon les autorités. Les autorités n'ont pas donné dans l'immédiat davantage de précisions sur ces attaques, seul le Centre national kényan chargé de gérer les situations d'urgence a fait état sur son compte Twitter de tirs dans la nuit. Un porte-parole des islamistes somaliens shebab a affirmé dans un communiqué qu'il avait mené cette nouvelle attaque. "Les attaquants (shebab) sont rentrés sains et saufs à leur base", a déclaré le porte-parole militaire des shebabs Abdulaziz Abu Musab, affirmant que dix personnes avaient été tuées. Les shebab ont également revendiqué les attaques de juin à Mpeketoni, affirmant qu'il s'agissait de représailles à la présence militaire du Kenya en Somalie dans le cadre de la force de l'Union Africaine. Au moins 48 personnes avaient été tuées dans l'attaque de la localité côtière de Mpeketoni, dans l'est du Kenya, menée par une cinquantaine d'assaillants soupçonnés d'appartenir aux shebab somaliens, avait annoncé lundi la Croix-Rouge. La localité de Mpeketoni est située à une centaine de km de la frontière somalienne et une trentaine de km de la ville touristique et historique de Lamu, classée au patrimoine mondial de l'Unesco. L'attaque menée à Mpeketoni en juin a été la plus meurtrière et la plus spectaculaire depuis l'attaque du centre commercial Westgate de Nairobi en septembre 2013, revendiquée par les shebab et qui avait fait au moins 67 morts. Des survivants du massacre à Mpeketoni et d'une attaque semblable quelques heures après dans un village voisin avaient raconté comment des hommes armés parlant le Somali et portant des drapeaux shebab ont tué des non-musulmans, disant que c'était pour se venger de la présence de l'armée kényane en Somalie. Pour sa part, le président kényan Uhuru Kenyatta a démenti que les islamistes somaliens shebab aient commis les derniers attentats meurtriers près de la côte touristique du pays, accusant "des réseaux politiques locaux". Les shebab, que l'armée kényane combat en Somalie, ont pourtant revendiqué ces attaques qui avaient fait au total, en juin, au moins 64 morts le long de la côte de l'océan Indien, près de l'archipel touristique de Lamu. Après ces attaques sanglantes, le tourisme a été très durement touché à Lamu, un joyau naturel et historique baigné par l'océan Indien qui fut une des capitales du "Peace and Love" dans les années 1970.