Le suspense est levé. «L'Algérie participera dans le même format et dans les mêmes conditions que 80 autres nations dont leurs citoyens sont tombés au champ de bataille de la Première Guerre mondiale, à la manifestation prévue à Paris à cet effet», a déclaré, hier, Ramtane Lamamra en marge de sa visite au port d'Alger. «Le peuple algérien assume toute son histoire et honore ses propres contributions à la liberté à travers le monde», a souligné le ministre des Affaires étrangères qui a indiqué que cette participation vise à rendre «à nos valeureux aînés l'hommage qu'ils méritent pour le sacrifice de leur vie pour la liberté d'autrui et la leur propre». Le chef de la diplomatie algérienne vient de mettre fin à la polémique qui a suivi l'annonce prématurée de la participation de militaires algériens à la commémoration du centenaire de la Première Guerre mondiale.Une déclaration qui rejoint celle de son homologue français qui n'avait pas démenti la présence de trois soldats de l'Armée nationale à ces festivités. «Dans mon information, oui. D'ailleurs, je ne vois pas du tout ce que ça aurait de choquant, puisque c'est la commémoration de tous les sacrifices qui ont été faits, et évidemment qu'il y avait des Algériens» avait indiqué Laurent Fabius, le 20 juin, sur les ondes de RMC. «C'est un grand rassemblement, il y a 80 pays, et donc c'est normal que tous ceux qui ont souffert puissent être présents», a tenu à souligner l'ex-Premier ministre de François Mitterrand. L'Algérie pouvait-elle refuser d'honorer la mémoire de milliers de ses fils qui sont tombés pendant le premier conflit mondial pour que le monde vive libre. 23.000 Algériens n'en reviendront pas. «173.000 combattants qui habitaient l'Algérie sans distinction de confession sont venus combattre (pendant la guerre 14-18), 23.000 ont été tués (...) la France reconnaît le sacrifice de leurs pères et de leurs grands-pères» a rappelé le secrétaire d'Etat, français, aux anciens combattants, Kader Arif. C'est pour cet idéal que quatre décennies plus tard, d'autres jeunes Algériens allaient prendre les armes pour que leur peuple s'émancipe de la France coloniale. Les nostalgiques de l'Algérie française ne l'ont pas oublié.Ils demeurent encore aujourd'hui farouchement opposés à une relation apaisée entre la France et son ancienne colonie et voient d'un mauvais oeil la participation de militaires algériens à cet événement qui porte pourtant en son sein des valeurs universelles. Un collectif baptisé «Non au défilé des troupes algériennes le 14 Juillet 2014» a été créé par Gilbert Collard, député du Front national et Louis Aliot, vice-président de ce parti d'extrême droite dont l'idéologie repose sur un racisme, une xénophobie et une islamophobie primaires. Ce qui a fait sortir de ses gonds le secrétaire général de l'Organisation nationale des moudjahidine (ONM). «L'Algérie ne participera pas à la fête du 14 juillet en France», avait déclaré Saïd Abadou, cité par le quotidien national arabophone El Khabar (L'Expression du 18 juin). Lamamra a finalement remis les pendules à l'heure...