Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a estimé qu'organiser un référendum d'indépendance au Kurdistan irakien autonome serait une "catastrophe", mettant en garde contre une partition de la région, selon des propos rapportés lundi par la presse locale. M. Sissi, qui s'exprimait devant un parterre de journalistes égyptiens triés sur le volet, a estimé que ce référendum serait "le début catastrophique d'une partition de l'Irak en petits Etats rivaux, en commençant par un Etat kurde qui englobera ensuite des zones où vivent des Kurdes en territoire syrien". Le chef d'Etat égyptien a également mis en garde contre "un plan visant à redessiner la région sur des bases religieuses et ethniques". Massoud Barzani, dirigeant du Kurdistan, région du nord de l'Irak qui jouit déjà d'une large autonomie, a annoncé ce vote dénoncé par Washington et d'autres capitales, qui en appellent tant aux Kurdes qu'aux Arabes sunnites et chiites pour former un gouvernement d'union nationale à Bagdad. L'Irak, déjà miné par des conflits confessionnels notamment entre chiites et sunnites avant l'offensive des insurgés, est au bord de l'implosion, et le scénario d'une partition du pays pourrait commencer à se dessiner. A la faveur du retrait de l'armée irakienne face à l'avancée des insurgés, les forces kurdes ont pris le contrôle de territoires disputés, notamment la ville pétrolifère de Kirkouk (nord), et sont déterminés à ne plus jamais les rendre.