Il s'est déclaré toutefois pour la liberté de la presse. «Le procès intenté à Benchichou n'a aucun cachet politique. Il n'a même aucune relation avec ses écrits ; ni avec la liberté d'expression. La justice est claire dans son verdict et c'est irrévocable.» C'est en ces termes que s'est exprimé le ministre de la Justice, garde des Sceaux, M.Tayeb Belaïz, hier, lors de la conférence de presse qu'il a animée au siège de son département. Pour M.Belaïz, «le directeur du quotidien Le Matin a été poursuivi en justice parce qu'il détenait des bons de caisse dans ses bagages». Et de souligner qu'«il est considéré comme un citoyen ordinaire ayant commis une infraction et dans ce sens, la loi est claire et aucun n'est autorisé à commenter celle ce verdict». Concernant l'autre affaire, le journaliste et militant des droits de l'homme, Hafnaoui Ghoul, là aussi le ministre de la Justice a tenu à rappeler qu'il a «commis, lui-aussi, une infraction» et qu'«il a fait des révélations qui se sont avérées fausses, et qui portent, de ce fait, atteinte aux personnes». Il s'est déclaré toutefois pour la liberté de la presse «dans la mesure où elle fait son travail convenablement. Une presse qui prêche la critique utile, celle qui dénonce les magouilleurs, ceux qui portent atteinte à l'unité de la République, mais aussi celle qui défend les droits du citoyen.» Au sujet du processus de la réforme de la justice, enclenché depuis quatre ans, le ministre de la Justice a indiqué que la commission chargée de ce dossier poursuit toujours son travail. Il a avoué néanmoins que «des mesures d'urgence ont été préconisées soit pour répondre à des attentes pressantes de la société et ce, en raison de leur caractère structurant dans le sens qu'elles facilitent la mise en oeuvre des autres projets importants». Parmi ces mesures, le conférencier en a cité quatre, entre autres : apporter des modifications à la législation pénale pour l'adapter aux nouvelles réalités socio-économiques, la prise des dispositions en matière de ressources humaines qui peuvent se résumer dans l'allongement de la durée de la formation des magistrats. Par ailleurs, l'amélioration des conditions de détention est une autre mesure d'urgence citée par le ministre de la Justice. «Notre défi est d'améliorer les conditions de détention.» Dans ce sens, M.Belaïz a tenu à souligner que «parmi 127 établissements pénitentiaires pour 40.000 prisonniers, 59 ont été construits avant 1900 ; ces derniers contiennent quelque 36.000 prisonniers». Des conditions qui ne sont guère humaines sachant que l'espace réservé à chaque prisonnier est de 1,86 m², alors que les normes internationales sont de 12 m². Dans ce sens, le ministre dira qu'«un nouveau code de l'organisation pénitentiaire visant à renforcer l'humanisation des conditions de détention, sera prochainement soumis au gouvernement.» Il a rappelé à cet égard que «des nouvelles dispositions s'inscrivant dans les traités internationaux ratifiés par l'Algérie, sont envisagées». En ce qui concerne la révision du code de la famille, M.Tayeb Belaïz, affirme que «cette révision doit s'inscrire dans le cadre des conventions internationales, notamment celles relatives à la discrimination à l'égard des femmes et les conventions sur les droits de l'enfant». Cependant, dira-t-il, «ce projet de révision consacre entre autres, l'égalité entre l'homme et la femme». La concorde civile est l'autre volet abordé par le ministre de la Justice, garde des Sceaux, M.Tayeb Belaïz lors de cette conférence. «La loi sera appliquée selon les cas de chaque terroriste qui se rend aux éléments de la sûreté», a-t-il souligné, avant de conclure «on juge les repentis cas par cas et suivant les crimes dont ils sont auteurs».