La polémique est de retour. La confirmation de la participation de l'Algérie au défilé du 14 Juillet en France a soulevé une avalanche de réactions. Des personnalités et des partis politiques voient en cette participation une atteinte à la mémoire des martyrs. L'Organisation nationale des moudjahidine (ONM) était la première à se révolter en opposant un niet catégorique à cette participation. Son secrétaire général, Saïd Abadou, se dit contre la présence de militaires algériens au défilé du 14 Juillet à Paris. «Je suis contre cette participation. Les moudjahidine sont contre et on l'a déjà fait savoir», a-t-il déclaré à TSA. Le président du Mouvement de la société pour la paix, Abderrazak Makri, partage le même avis. Adoptant un langage plus dur, Makri martèle que «les militaires algériens ne doivent pas défiler avec les militaires français». Dans un entretien qu'il a accordé au site électronique TSA, le patron du MSP rappelle qu'il y a toute une histoire avec la France qui refuse l'acte de repentance. Makri a déploré le silence observé par les autorités du pays en relevant une défaillance dans la communication officielle. «Est-il concevable que des responsables politiques français soient au courant de ce qui se passe au sein des institutions de l'Etat algérien avant même que ne le soient l'opinion publique algérienne et les responsables politiques algériens? «Fabius avait déclaré que l'Algérie allait participer au défilé», a-t-il regretté. Le parti d'Ennahda s'est s'opposé également à cette participation. Dans un communiqué rendu public, ce parti de l'opposition a rejeté cette décision en interpellant le gouvernement à revoir ses positions en guise de reconnaissance au sacrifice des martyrs. Pour Ennahda, cette participation va disculper la France des crimes qu'elle a commis depuis 1830 contre les Algériens. Ce parti de l'opposition porte la responsabilité à la famille révolutionnaire et aux partis politiques qui font du nationalisme leur propre devise. Par ailleurs, il y a lieu de souligner qu'après plus de 15 jours de polémique que le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a confirmé cette participation. Alors que tout le monde pensait que le sujet était clos, Lamamra a fini par confirmer les propos de son homologue Fabius. «L'Algérie participera, dans le même format et dans les mêmes conditions que 80 autres nations dont des citoyens sont tombés sur les champs de bataille de la Première Guerre mondiale, à la manifestation prévue à Paris à cet effet», a-t-il indiqué en marge d'une visite au port d'Alger. Justifiant cette décision, Lamamra dira: «Le peuple algérien assume toute son Histoire et honore ses propres contributions à la liberté à travers le monde», a-t-il ajouté en indiquant que l'objectif de cette participation est de rendre «à nos valeureux aînés l'hommage qu'ils méritent pour le sacrifice de leurs vies pour la liberté d'autrui et la leur propre».