Des combats entre des troupes de l'armée malienne et des combattants du Mnla ont repris vendredi dernier L'Algérie qui joue le rôle de médiateur est appelée à redoubler ses efforts pour rétablir la paix dans cette région et écarter toute volonté visant à compromettre ce processus. Le lancement de la phase initiale du dialogue inter-malien, ce mercredi à Alger, intervient dans une conjoncture difficile. Ce dialogue n'est pas apparemment du goût de certaines parties au Mali. A la veille de cette rencontre, les hostilités reprennent de nouveau entre l'armée malienne et le Mouvement national pour la libération de l'Azawad (Mnla). Des combats entre des troupes de l'armée malienne et des combattants du Mnla ont repris vendredi dernier à Anefis et dans le nord-est du Mali. Le pire est de constater que ces affrontements se sont produits au lendemain de l'annonce par le chef de la diplomatie algérienne de la date du lancement du dialogue inter-malien. Qui veut torpiller le dialogue d'Alger? Le mouvement rebelle touareg accuse les autorités maliennes d'avoir déclenché en premier les hostilités. «Le Mnla informe (...) que tôt dans la matinée de vendredi 11 juillet 2014 vers 5h, l'armée malienne appuyée par des milices dont celles affiliées au Mujao et à Alhaj Gamou, général des forces armées maliennes, en totale violation du cessez-le-feu en vigueur depuis mai 2014, ont lancé une offensive contre les positions des mouvements de l'Azawad à Anefis, proche de Kidal», a dénoncé le porte-parole du groupe touareg, Mossa Ag Attaher, dans un communiqué posté vendredi dernier sur son compte Facebook. Alors que l'Algérie s'est investie pleinement pour rétablir la paix et la sécurité dans ce pays affaibli par les violences, des acteurs politiques influents mènent contre elle une campagne de dénigrement. L'ancien ministre Djiguiba Keita et secrétaire général du Parti pour la renaissance nationale, n'a pas été tendre avec l'Algérie en l'accusant d'attiser le feu dans la région. Le courant extrémiste anti-azawade reproche à l'Algérie de protéger par ses positions diplomatiques les populations du nord du Mali. Ces mauvaises langues cherchent à tout prix à saboter les efforts fournis par le pays voisin. Déterminée à aller jusqu'au bout, l'Algérie ne fera pas marche arrière. La rencontre qui réunira ce mercredi à Alger les différentes parties maliennes constitue un véritable succès pour la diplomatie menée par Ramtane Lamamra. Dans les pires moments qu'a connus le Mali, l'Algérie a réussi à lancer des pourparlers informels de paix entre les groupes armés et le gouvernement malien. Le MAA, la Coordination pour le peuple de l'Azawad (CPA) et la Coordination des mouvements et Fronts patriotiques de résistance (CM-FPR) avaient même signé, en juin dernier, une plate-forme préliminaire d'entente visant à trouver une solution définitive à la crise malienne et à travers laquelle ils ont réaffirmé le «plein respect» de l'intégrité territoriale et de l'unité nationale du Mali. Le Mnla, le Haut Conseil pour l'unité de l'Azawad (Hcua) et le MAA avaient, de leur côté aussi, signé la «Déclaration d'Alger» à travers laquelle ils ont affirmé leur volonté d'oeuvrer à la «consolidation de la dynamique d'apaisement en cours et de s'engager dans le dialogue intermalien inclusif». Certes, la signature de la plate-forme est un gage pour un début de sortie de crise, il n'en demeure pas moins que beaucoup reste à faire. L'Algérie qui joue le rôle de médiateur est appelée à redoubler ses efforts pour rétablir la paix dans cette région et écarter toute volonté visant à compromettre ce processus.