Le président du MSP a évoqué des parties internes à l'alliance qui travaillent à la déstabiliser. «La feuille de route de l'Alliance stratégique», est le principal point inscrit à l'ordre du jour du conseil consultatif du Mouvement de la société pour la paix, réuni en session ordinaire ce week-end, à l'hôtel Riadh à Sidi Fredj. Elle a constitué aussi le point nodal de l'intervention du président du parti, M.Bouguerra Soltani, lequel a défendu, dans sa longue plaidoirie, cette alliance qu'il qualifie de «stratégique et responsable». Le MSP, qui a fait le choix de la majorité présidentielle, après un divorce consommé avec le groupe des 10+1, assume «pleinement» ce choix. «C'est une décision sage qui a déçu les protagonistes des surenchères politiques en Algérie», affirme le président du MSP. Cette démarche, qui a arrêté comme objectifs,«la préservation de l'unité nationale, le respect des valeurs et des constantes nationales, et la consécration des libertés», a permis, ajoute l'orateur, au candidat de l'alliance de remporter la course à la présidentielle. La force de l'alliance a surpris «même les parties ayant l'habitude de désigner les présidents et d'inventer les Zouâmas», affirme-t-il. Bouguerra Soltani faisait-il allusion à l'institution militaire? A tous ceux qui misent sur l'échec de ce nouveau pôle politique, Bouguerra lance : «nous faisons confiance au commandant de bord», qui n'est autre que le président Bouteflika. Cependant, Le chef de file des islamistes modérés révèle que des «parties internes et externes à l'alliance travaillent à déstabiliser la cohérence du groupe». C'est la première fois qu'un membre de l'alliance stratégique fait allusion à une divergence au sein de l'alliance. S'il est possible de repérer les parties extérieures, il est par contre extrêmement difficile de désigner du doigt, les «manipulateurs» de l'intérieur. Une source proche du parti a déclaré à L'Expression que les membres du Conseil consultatif s'attelleront à débattre «des moyens à même de renforcer les concertations au sein du groupe, et ce, dans les différentes institutions de l'Etat». L'occasion sera saisie pour Bouguerra Soltani de revenir sur les résultats des tractations au sein de l'alliance autour de la présidence de l'APN. Un deuxième test pour l'alliance. L'on note à ce sujet, que le président du parti a émis le voeu de succéder à Karim Younès. Une thèse écartée par M.Belkhadem qui a vite fait de déclarer, quelques minutes après la démission de Karim Younès, que le «FLN préservera son poste». Ce malentendu à part, le leader du MSP estime :«Nous estimons que nous avons fait jusqu'aujourd'hui un parcours sans faute. Il s'agit pour le futur de consolider les acquis». En évoquant justement ses acquis, le président du parti a invité des militants à la patience. «C'est une alliance à long terme qui exige de vous de la sagesse». Allusion faite, bien évidemment, aux «dividendes» du pacte signé le 16 février2004. Sur un autre volet, les membres du conseil consultatif auront à débattre du rapport semestriel du bureau national, lequel fera un premier bilan de la mission de Bouguerra Soltani à la tête du parti qui, après avoir succédé au père spirituel du MSP, part avec un atout principal, l'alliance stratégique.