Au lendemain de la signature du contrat de l'alliance, Bouguerra Soltani avait déclaré que «la levée de l'état d'urgence ne constitue plus une priorité». Le Mouvement de la société pour la paix MSP n'a pas l'intention de retirer sa proposition de loi sur la levée de l'état d'urgence. Une information confirmée hier par le communiqué sanctionnant les travaux de son conseil consultatif, réuni ce week-end à l'hôtel El Riadh à Sidi Fredj. «Le conseil salue les efforts et les initiatives des groupes parlementaires allant dans le sens de la levée de l'état d'urgence», précise le texte rendu public. Quelques jours auparavant c'était le président du parti qui déclarait, en termes très voilés, dans un entretien accordé à notre journal, que le MSP tenait toujours à sa proposition. Il a, dans ce sens, invité le ministre de l'Intérieur à s'exprimer devant la commission de la défense de l'APN, laquelle, notons-le, avait rejeté, depuis deux semaines «dans le fond et dans la forme» ce texte. Le MSP fait-il dans la surenchère politique? Et pourquoi ce parti a-t-il changé pour la énième fois sa position sur cette question? L'on rappelle qu'au lendemain de la signature du contrat de l'alliance, Bouguerra Soltani avait déclaré dans une conférence de presse, que «la levée de l'état d'urgence ne constitue plus une priorité pour le parti, lequel accorde tout son intérêt à la réconciliation nationale». Ce qui a laissé dire aux observateurs politiques que le parti préparait l'opinion nationale au retrait de sa proposition, déposée depuis quatorze mois sur le bureau de l'APN. Mais le MSP revient à la charge au lendemain de la démission de Karim Younès de la présidence de l'APN pour affirmer le contraire. Estimant que «le moment est venu pour annuler cette loi». Entre l'annulation et le maintien, le MSP semble préserver ladite loi comme un joker politique. Le MSP a-t-il l'intention de le sortir à l'occasion des tractations autour de la succession de Karim Younès. Une thèse écartée par des sources proches du parti, mais qui semble très logique au vu de plusieurs donnes. Il est à relever dans ce sens, les intentions révélées de Bouguerra Soltani de prendre les rênes de l'APN. Une position qui n'est pas partagée par le RND et le FLN. Sur un autre chapitre, le conseil consultatif n'a pas manqué de réitérer, son soutien indéfectible au président Bouteflika. Il a appelé aussi toutes les forces politiques du pays à s'unir autour de son projet sur la réconciliation nationale. Un projet qui constitue, faut-il le rappeler, le cheval de bataille de cette formation et l'une des raisons l'ayant amené à intégrer l'alliance stratégique. Les militants ont évincé l'épineuse question des mécanismes pour la mise en oeuvre de ce projet, un autre point qui divise les meneurs de l'alliance stratégique. Le MSP prône la libération des prisonniers d'opinion, dans le cadre de la réconciliation, allusion faite aux militants du parti dissous. En abordant justement le point relatif à la «feuille de route de l'alliance stratégique», les membres du conseil ont approuvé et soutenu ce choix. Une manière aussi d'appuyer le président du parti, lequel a présenté son bilan semestriel.