Il s'est dit désolé que les trois partis ne se soient pas prononcés au nom de l'Alliance au sujet des caricatures du Prophète Mohamed (Qsssl). «Chaque parti de l'Alliance préserve son indépendance et la liberté de s'exprimer sur différentes questions, à condition qu'il respecte le contenu de l'accord signé le 16 février 2004». C'est ce qu'a déclaré hier le président du Mouvement pour la société et la paix (MSP), Boudjerra Soltani en marge d'un séminaire international organisé par l'Ugel au Sheraton. L'idée exprimée, par, le président du MS, traduit, l'opinion largement répandue au sein de sa formation sur l'Alliance. Il a en outre réaffirmé qu'il n'y a pas « de fusion entre les meneurs» et que «chaque parti préserve son indépendance». Pour lui l'objectif principal de cette Alliance, qui dépasse le cadre conjoncturel, est de renforcer la concertation. «Nous n'avons pas peur de dire notre mot sur certaines questions qui menacent à notre avis la stabilité du pays», a-t-il dit. Rappelons que M.Soltani a été le premier membre de l'alliance stratégique à avoir fait état d'une divergence au sein de cette dernière. A tous ceux qui misent sur l'échec de ce pôle politique, Soltani avait estimé : «nous faisons confiance au commandant de bord», qui n'est autre que le président Bouteflika. Cependant, Le chef de file des islamistes modérés avait révélé que des «parties internes et externes à l'Alliance travaillent à déstabiliser la cohérence du groupe». Sur une question relative au retard accusé dans la réunion de l'Alliance, M.Soltani dira que seul l'actuel président de la session qui est M.Ouyahia, président du RND, peut répondre à cette question. Notons que la dernière réunion s'est tenue en octobre dernier au siège du RND à Ben Aknoun où les trois membres de l'Alliance ont animé une conférence de presse conjointe. Une rencontre devait avoir lieu juste après, au cours de laquelle le RND était censé céder la présidence au parti de Belkhadem. Le président du MSP a refusé de justifier ce retard par la maladie du président de la République. «La convalescence du président ne peut en aucun cas affecter les activités de l'Alliance qui se déroulent normalement. Le but étant l'application du programme du président dont les trois partis en ont fait leur objectif». Le déséquilibre au sein de l'Alliance se traduit notamment dans la prise de position vis-à-vis de l'affaire des caricatures attentatoires au Prophète Mohamed (Qsssl) et à l'Islam. M.Soltani s'est dit désolé que les trois partis n'aient pas pris de position commune ou ne se soient pas prononcés au nom de l'Alliance pour protester contre la publication de ces caricatures. «Il fallait nous réunir pour décider d'un rassemblement commun». Soulignons dans ce sens que le MSP va organiser des marches à travers toutes les wilayas du pays, sans oublier le rassemblement, prévu aujourd'hui à Alger. Le constat est donc clair: «L'Alliance vit une période d'essoufflement». Paradoxalement, cela ne semble pas pour autant choquer les parties prenantes. Du moins le MSP, qui offre une lecture qui se veut pragmatique de la situation. «Si l'Alliance n'arrive pas à travailler en coordination pour le bien de l'Algérie, je pense qu'elle n'a plus aucune raison d'être», a déclaré récemment le vice-président du parti Abderrezak Mokri. Sachant aussi que, de l'avis même de Mokri, il n'y a pas assez de volonté politique chez les partenaires, en l'occurrence le FLN et le RND, pour redresser cette situation de crise.