Le premier dossier, source de désaccord, qui sera mis sur la table de concertation, concerne la révision de la Constitution. L'instance de coordination de l'Alliance présidentielle se réunira samedi prochain au siège du Mouvement de la société pour la paix. C'est ce que nous avons appris, hier, de sources proches de cette entité politique. L'instance, qui rassemble trois cadres de chaque parti, s'attellera à préparer un rapport qui sera soumis aux chefs des partis, lors de la rencontre au sommet qui aura lieu après la fin du mois de Ramadhan. L'ordre du jour de la réunion de ce samedi a trait à l' évolution du parcours de l'alliance qui a vu le jour en 2005. «Il est impératif que les trois partis concernés se concertent autour d'une table sur le bilan de l'alliance afin de consolider les acquis et de corriger les lacunes», atteste notre source. Un intérêt particulier sera accordé au chapitre relatif «à la coordination des positions entre les partenaires». Un dossier relégué jusqu'à cette date au second plan, en l'absence d'une volonté réelle de concertation entre le FLN, le MSP et le RND. «Chaque fois, nous nous sommes retrouvés dans l'obligation d'ajourner cette question, sous prétexte que l'alliance n'est pas une fusion entre les trois partis, mais un bloc politique qui appuie le programme du président de la République». Le temps est venu, selon notre source, de «définir ou commence l'alliance et où s'arrête l'alliance». Autrement dit, il s'agit de tracer les frontières entre l'engagement stratégique des formations politiques pour l'application du programme du président, et la particularité partisane. Sur ce plan, il n'est un secret pour personne que les trois formation de l'alliance ne font aucun effort pour occulter leurs divergences. Bien au contraire, ces dernières sont affichées ostensiblement et sans réserve aucune à chaque occasion. Les tirs croisés au sein de l'alliance risquent, selon les observateurs, d'affaiblir davantage cette composition politique. Sous le règne du MSP, l'alliance espérait taire les «querelles partisanes» au profit d'une action politique commune plus professionnelle. Le premier dossier, source de désaccord, qui sera mis sur la table de concertation, samedi concerne la révision de la Constitution, ajoute notre source. L'on rappelle, qu'au moment où le FLN et le RND ont affiché leur soutien indéfectible pour le projet présidentiel, le MSP, lui, temporise, et attend de consulter la copie de M.Abdelaziz Bouteflika avant de trancher sa position. «La Constitution est une question déterminante pour le pays. Il est essentiel qu'on engage un débat national autour de ce dossier avant de le soumettre à référendum». A l'heure actuelle, le parti de Soltani «n'a pas été contacté par la présidence pour enrichir le texte ou même pour exprimer son opinion sur ce point», précise Saîdi. C'est ce que va défendre ce dernier durant la réunion de l'instance de coordination. Le deuxième sujet à polémique concerne l'amnistie générale. Ce point a été rajouté à l'ordre du jour par le FLN et le RND, qui ont été surpris par les déclarations de Soltani en faveur de cette démarche. Ahmed Ouyahia de son côté, n'a pas tardé à marquer ses distances avec cette position, en affichant sans équivoque son rejet de cette thèse. Le FLN, lui, refuse de s'aventurer dans ce débat. Selon nos sources, l'activité politique des dirigeants de l'ex-FIS de retour au pays, sera débattue. Les trois dossiers évoqués, «n'ont pas fait l'objet de concertation au sein de l'alliance», reconnaît notre interlocuteur. Le bilan de l'alliance intervient à la veille des échéances électorales, qui suscitent déjà toutes les surenchères politiques. Il s'agira pour les trois formations, qui ont décidé de mener le combat, en cavalier seul, de «minimiser les dégâts politiques», afin «de ne pas affaiblir le programme du président». Samedi, les trois partis vont se concerter autour de la structuration de l'alliance au niveau local. «Excepté la direction qui siège à Alger, ce bloc n'a aucune antenne au niveau des communes et des wilayas, ce qui affaiblit la concertation», précise le représentant du MSP.