De mémoire d'Algérois, la capitale n'a pas connu un tel déluge depuis au moins cinquante ans. Hier, Alger a cédé à l'assaut de la nature. La capitale aura payé le plus lourd tribut aux intempéries de ces dernières 24 heures. Pas moins de 287 personnes décédées à travers les différentes communes de l'Algérois, selon un bilan provisoire de la Protection civile. C'est qu'en quelques heures seulement, il y eut 210mm de précipitations: soit le double de la moyenne habituelle enregistrée sur tout le mois de novembre. Alger était quasiment paralysée hier matin par ces intempéries qui ont provoqué des coupures de courant et des inondations dans de nombreux quartiers où la circulation automobile était impossible. Au coeur de la capitale, à la place Maurice-Audin des véhicules en stationnement ont été carrément emportés par la «crue citadine». La rue Didouche-Mourad était recouverte d'une épaisse couche de boue et de gravats offrant un spectacle de désolation, rendant toute circulation automobile difficile. Les rues adjacentes aux grandes artères sont devenues autant de «déversoirs» vers les grandes artères. Ainsi, en était-il par exemple des rue de Mulhouse, Khalfi (ex-Burdeau) ou Victors Hugo, connues pour leur forte déclivité. La circulation des trains a également été fortement perturbée. La gare de l'Agha et celle d'Alger, situées au même niveau que la mer ont été complètement inondées. L'eau transbordait des quais, sans trouver d'exutoire. Même l'activité politique et administrative s'est vue pénalisée à Alger Centre suite à ces fortes précipitations. La salle des réunions de l'APW a été complètement inondée. Ainsi les travaux de cette Assemblée qui devaient reprendre hier après-midi ont été reportés à une date ultérieure.