Les combats entre milices armées rivales autour de l'aéroport de Tripoli risquent de plonger la Libye dans la guerre civile, face à des autorités dépassées qui ont affirmé mardi envisager de demander l'aide d'une force internationale. Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a dit "travailler très dur" pour remédier à la situation "dangereuse" en Libye, un pays qui ne s'est pas remis depuis la révolte qui a renversé en 2011 le dictateur Mouammar Kadhafi avec des groupes formés d'ex-rebelles faisant la loi sur fond d'âpres luttes d'influence à la tête de l'Etat. La dernière flambée de violences en date a éclaté dimanche avec une attaque lancée par des milices islamistes qui ont tiré depuis des dizaines de roquettes sur l'aéroport international contrôlé depuis 2011 par des brigades anti-islamistes. Plusieurs installations et une dizaine d'avions ont été endommagés à l'aéroport, qui a été fermé pour trois jours en raison de la poursuite par intermittence des combats, mais les vols ne pourront reprendre que "dans plusieurs semaines, voire des mois" selon une source aéroportuaire. Les milices islamistes sont considérées comme le bras armé du courant islamiste au sein des autorités, alors que les brigades anti-islamistes qui viennent de la ville de Zenten (sud-ouest de Tripoli) sont considérées comme la force militaire du camp libéral. Mardi, plusieurs routes de la capitale ont été bloquées par des protestataires qui ont brûlé des pneus, à la suite d'appels à la désobéissance civile lancés sur les réseaux sociaux pour dénoncer l'attaque contre l'aéroport. Plusieurs banques et commerces sont restés fermés.