Des groupes armés s'affrontaient dimanche dans la capitale libyenne pour le contrôle de l'aéroport de Tripoli, illustrant la lutte d'influence entre libéraux et islamistes dans ce pays miné par l'anarchie depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011. Cette nouvelle escalade des violences coïncide avec une réunion des chefs de la diplomatie des Etats voisins de la Libye, prévue dimanche à Hammamet en Tunisie pour chercher les moyens de "soutenir" ce pays en proie au chaos. Quelques heures avant le déclenchement des hostilités à Tripoli, les Etats-Unis avaient mis en garde contre "un conflit généralisé en Libye". L'attaque contre l'aéroport a été revendiquée par des milices islamistes qui se disent déterminées à chasser les brigades de Zenten de Tripoli, où elles contrôlent plusieurs sites dans le sud de la capitale, dont l'aéroport. "Des roquettes ont explosé dans le périmètre de l'aéroport vers 06H00 (04H00 GMT). Des affrontements ont suivi entre des ex-rebelles de Zenten qui contrôlent l'aéroport et d'autres groupes", a expliqué une source aéroportuaire sous couvert de l'anonymat. "Les vols ont été suspendus jusqu'à nouvel ordre", a précisé cette source. Des tirs d'armes lourdes étaient entendus depuis le centre-ville, selon un correspondant , tandis que des témoins ont fait état de colonnes de fumée s'élevant au-dessus du périmètre de l'aéroport. De récents appels avaient été lancés sur les réseaux sociaux par des milices islamistes pour "libérer la capitale" des ex-rebelles de Zenten, une ville située à 170 km au sud-ouest de la capitale. L'attaque contre l'aéroport a été revendiquée notamment par la Cellule des opérations des révolutionnaires de Libye, composée de milices islamistes considérées comme le bras armé du courant islamiste dans le pays. Les ex-rebelles de Zenten contrôlent l'aéroport de Tripoli depuis la chute de Kadhafi. Bien implantées dans la capitale, ils contrôlent aussi plusieurs sites militaires sur la route entre Tripoli et l'aéroport. Hostiles aux islamistes, ils sont considérées comme le bras armé du courant libéral, et sont parmi les brigades les plus disciplinées et les plus armées de Libye, dépendant officieusement du ministère de la Défense.