Il s'adonnait au «trafic d'armes et d'équipements militaires, qu'il faisait passer en Algérie, via le Maroc». Le leader d'El Qaîda en Arabie Saoudite, Abdelaziz El Mouqrine, a été abattu vendredi dernier par les forces de sécurité saoudiennes. El Mouqrine et ses compagnons ont été tués au moment où ils tentaient de se débarrasser du corps de l'Américain Paul Marshall Jonshon, enlevé le 12 juin dans la capitale saoudienne. Selon les autorités saoudiennes, douze autres personnes présumées appartenant à des organisations terroristes, ont été aussi arrêtées lors de l'opération. Abdelaziz El Mouqrine, est considéré parmi les plus «dangereux chefs terroristes» activant dans la «péninsule arabique». Le terroriste est même connu pour être un «proche» des maquis islamistes en Algérie. puisque d'après sa biographie, El Mouqrine s'est déplacé en 1990 d'Afghanistan vers l'Algérie pour militer au sein des groupes islamistes. Sur le territoire algérien, il s'adonnait au «trafic d'armes et d'équipements militaires, achetés en Espagne et qu'il faisait passer en Algérie, via le Maroc». Le carnage de Beni Ounif de l'été 1999, et qui rappelons-le, avait suscité toute une polémique entre Alger et Rabat, renseigne sur le fait qu'il n'y a aucune différence entre El Mouqrine, les auteurs du carnage du 13 mars dernier à Madrid et les auteurs de la boucherie de Beni Ounif. Par ailleurs, une sommaire consultation de sa biographie nous apprend qu'El Mouqrine figurait en tête de la liste des personnes les plus recherchées par les forces de l'ordre saoudiennes. Il a revendiqué plusieurs attentats terroristes perpétrés en Arabie Saoudite et en dehors du territoire wahhabite. A l'âge de 17 ans, il cesse ses études pour entamer sa carrière de militant d'El Qaîda en Afghanistan où il a pris part à dans des combats contre les troupes soviétiques. Rappelons qu'en 1990, avant même son aventure algérienne, El Mouqrine s'était rendu en Afghanistan où il devait passer des épreuves en vue de devenir un «formateur» dans les rangs d'Oussama Ben Laden.. Ce qui lui permettra par la suite de transmettre son «savoir-faire» aux groupes islamistes armés en Algérie. Sa présence en Algérie, au sein de ces groupes au début des années 1990, conforte la thèse que le phénomène terroriste en Algérie est exogène à la société et que le complot de l'anéantissement des bases républicaines de l'Etat algérien est soutenu par une idéologie islamiste radicale. L'idéologie wahhabite dont s'est inspiré El Mouqrine pour achever Paul Marshall Johnson ou Antar Zouabri et autres Hassan Hattabou nabil sahraoui pour faucher à la fleur de l'âge, de jeunes appelés du service national. Les forfaits d'El Mouqrine ne se limitent pas à l'Algérie ou à son pays l'Arabie Saoudite. En effet, le sanguinaire a dirigé plusieurs organisations islamistes, en Arabie Saoudite, en Afghanistan, en Bosnie, en Somalie et au Yémen. Peu après les attentats du 11 septembre 2001, Abdelaziz El-Mouqrine se rend de nouveau en Afghanistan, via le Yémen et ce, afin de prendre part au «le djihad contre les Etats-Unis». De retour, il se consacre «à la formation de nouvelles recrues d'El-Qaîda dans des camps d'entraînement, tenus secrets dans le centre et l'ouest du vaste royaume saoudien». La mise hors d'état de nuire du «dirigeant islamiste» Abdelaziz El Mouqrine a été aussitôt démentie par Al Qaîda. «Suite à l'information mensongère sur la mort d'Abdelaziz El Mouqrine, nous voulons affirmer que de telles allégations, propagées par les tyrans en Arabie Saoudite, visent à saper le moral des moujahidine dans la péninsule arabique», indique-t-on dans un texte diffusé sur un site Internet. Une réaction somme toute attendue d'une organisation terroriste qui fait du mensonge, de la propagande et de la terreur ses principaux mots d'ordre.