Tactique Le royaume wahhabite veut, par cette démarche, provoquer des défections dans les rangs des terroristes. Le roi Fahd d'Arabie saoudite a promis l?amnistie, hier, mercredi, aux activistes islamistes recherchés qui se repentiraient d'ici à un mois, dans un discours prononcé par le prince héritier Abdallah Ben Abdel Aziz et diffusé par la télévision d'Etat. «Nous proclamons, pour la dernière fois, une amnistie (...) à tous ceux qui ont commis un crime au nom de la religion», a déclaré le prince Abdallah au nom du roi Fahd. «A tous ceux qui appartiennent à ce groupe (d'extrémistes), qui n'ont pas été arrêtés, nous leur offrons l'occasion de se repentir», a poursuivi le prince qui dirige de facto le royaume en raison de la santé défaillante du roi. «Ceux qui se rendent de leur pleine volonté dans un délai d'un mois au maximum à partir de ce jour, seront en sécurité (...) et seront traités conformément aux droits que leur accorde la charia», a-t-il poursuivi. Le prince Abdallah a, toutefois, souligné que cette amnistie «ne témoigne pas d'une faiblesse» du gouvernement et a menacé de «frapper avec force» ceux qui refusent de se rendre dans ce délai. Le roi Fahd avait promis dimanche que son pays vaincrait le terrorisme qui le frappe depuis plus d'un an, dans son adresse annuelle au Conseil consultatif. Les autorités saoudiennes ne permettraient pas «à un groupe subversif conduit par une pensée déviante de saper la sécurité de ce pays ou de le déstabiliser», avait affirmé le souverain saoudien. Cette déclaration intervenait deux jours après que le responsable d'Al-Qaîda dans le royaume, Abdel Aziz Al-Mouqrin, eut été tué par les forces de l'ordre saoudiennes, ce que Riyad a qualifié de «coup majeur» porté au réseau terroriste d'Oussama Ben Laden, dont les multiples attaques en Arabie ont coûté la vie à près de 90 personnes depuis mai 2003. Le groupe «Al-Qaîda dans la péninsule arabique» avait, cependant, averti, le même jour, par l'intermédiaire d'un site Internet, qu'il poursuivrait son «jihad» en Arabie malgré la mort de Mouqrin. Ce dernier et trois de ses complices avaient été abattus vendredi soir après avoir été pris en chasse par les forces de l'ordre. Le chef de la diplomatie saoudienne, le prince Saoud Al-Fayçal, a estimé, hier, que l'élimination de Mouqrin était «un grand coup pour cette organisation», ajoutant toutefois qu'«il ne faut pas en conclure que le danger est écarté». «L'important, c'est qu'il y a une détermination à faire face à ces criminels», a dit le prince Fayçal dans une conférence de presse.