Slimane Azem Le lever de rideau de la dixième édition du Festival du théâtre amazigh de la Soummam s'est effectué jeudi dernier à la Maison de jeunes Abderrahmane-Fares d'Akbou. Par-delà le fait qu'il constitue un événement culturel, le Festival du théâtre amazigh de la Soummam permettra à la ville d'Akbou et à sa région de renouer, en l'espace de quatre jours, avec les arts et la culture. En effet, pour la dixième fois consécutive, profitant des activités festives du mois sacré de Ramadhan, l'association Etoile culturelle d'Akbou organise depuis jeudi dernier jusqu'à dimanche 20 juillet, la 10e édition du Festival du théâtre amazigh de la Soummam au niveau de la Maison de jeunes d'Akbou. Une douzaine de troupes théâtrales venues d'Oran, Boumerdès, Tizi Ouzou, Béjaïa participent à cette manifestation qui se déroulera essentiellement à la Maison de jeunes Abderrahmane-Fares d'Akbou, mais aussi dans plusieurs communes de la région dont Ighrem: Village Taslent, commune de Chellata, village Tala Mellal, Commune d'Amalou, chef-lieu, commune Seddouk, village Akhenak. Ce festival organisé en partenariat avec la direction de la culture de la wilaya de Béjaïa, l'Assemblée populaire communale d'Akbou, l'association des fêtes et cérémonies Alliance d'Akbou et le Théâtre régional de Béjaïa, constitue déjà un lieu de rencontre, de prédilection, où l'émulation et l'apprentissage sont les maîtres-mots «afin de marquer le 10e anniversaire de ce festival et de montrer l'importance qu'accorde l'association au 4e art pour mettre en valeur le sacrifice consenti par beaucoup d'artistes pour satisfaire un public, aussi connaisseur qu'exigeant, qui a su rester fidèle au rendez-vous tout au long de son existence, cette rencontre sera dédiée exclusivement à la mémoire des deux pionniers de la chanson, du théâtre radiophonique et de la comédie musicale, en l'occurrence Slimane Azem et cheikh Noureddine», articule dans un communiqué, l'association Etoile culturelle d'Akbou, organisatrice de l'événement. A l'instar des éditions précédentes cette 10e édition se fixe comme objectif l'encouragement et la promotion du théâtral d'expression amazighe, en général, et la comédie musicale en particulier et aussi témoigner du parcours et des oeuvres de Slimane Azem et Cheikh Noureddine, développer l'animation de proximité par la création d'un climat festif à l'occasion du mois sacré de Ramadhan, développer les échanges entre comédiens, artistes et associations de divers horizons, permettre un espace privilégié d'expression pour l'ensemble des troupes participantes et enfin sensibiliser les enfants à la pratique théâtrale. Slimane Azem, né le 19 septembre 1918 à Agouni Gueghrane (Tizi Ouzou), est poète, fabuliste et auteur-compositeur-interprète de musique kabyle. Sa carrière artistique s'est déroulée en exil, en France particulièrement. En 1970, il obtient, avec la chanteuse Noura, un Disque d'or et devient, en même temps que de grandes vedettes françaises, sociétaire de la Sacem. Slimane Azem est décédé le 28 janvier 1983 à Moissac, en France. Parmi ses succès figurent les chansons A muh a muh qui traite des conditions de vie des immigrés, Effe ay ajrad tamurt-iw (Sauterelles quittez mon pays) qui dénonce la colonisation et le chant nostalgique Algérie mon beau pays. Quant à Noureddine Meziane dit cheikh Noureddine, il est comédien, écrivain, poète et chanteur. Parmi ses succès dans la chanson figure Allo triciti, reprise ces dernières années par Mohamed Allaoua. Il est né en 1918 au village d'Aguemoun dans la commune de Larbaâ Nath Irathen (Tizi Ouzou). Il chante pour la première fois Anfy'adrugh et A xalixali. Deux ans plus tard, il enregistre son premier disque composé de 12 chansons: Allo triciti, Anfiy'adrur, A xalixali, Yelis t murth, etc. Au cinéma, il a joué dans des films comme Les hors-la- loi de Tewfik Fares (1968) et Patrouille à l'Est de Amar Laskri (1971). Cheikh Noureddine fait partie des fondateurs de la Radio, Chaîne II en kabyle. Cheikh Noureddine est décédé le 16 août 1999. B. C.