La chanteuse Naziha Meftah, accompagnée par l'Orchestre d'Elie Achkar de variétés orientales a présenté dans la soirée de jeudi à Alger, Fayrouziate, un récital consacré à l'oeuvre singulière de Fairouz, diva de la chanson arabe, devant un public d'adeptes, relativement nombreux. Une vingtaine de chansons, savamment triées parmi le riche répertoire de Fairouz, chanteuse à la voix angélique, marquée «d'innocence et de pureté», ont été entonnées une heure et demie durant, à salle Ibn Khaldoun, au plaisir d'une assistance conquise dès les premiers instants du récital. Naziha Meftah, originaire du Maroc, reprenant des chansons dédiées à l'amour, la détermination, le patrimoine et l'attachement à la patrie, a brillé de maîtrise et de technique dans des tours de chant marqués par des intonations au timbre vocal rappelant la cantatrice de Zahratou El Madaïn, El Qods. Les éléments de l'orchestre multinational, dirigé par Elie Achkar au qanoun, au nombre de 13 musiciens, sont issus du Liban, d'Algérie, de Tunisie et du Maroc, et ont assuré une harmonisation aux sonorités moyennes orientales dans des rythmes composés, incitant au déhanchement. Le plateau d'artistes, ainsi composé de deux violonistes, autant d'instrumentistes aux synthétiseurs et aux percussions, d'un luthiste, d'un flûtiste (nay) et de quatre choristes dont deux femmes, a rappelé à l'assistance des «airs nostalgiques aux textes immortels», fredonnés maintes fois par des générations entières. Aâ Hadir El Bosta, Li Beyrouth, Bent Ech'Chalabiya, Aâtini En'Naya Wa Aghenni, Sanardjaâou Yawman, Zahratou El Madaïn, El Qods, Hab'bayteket Zourouni figurent parmi les chansons reprises avec succès par Naziha Meftah. Le public de différents âges, constatant la pertinence des sujets encore d'actualité, contenus dans des chansons qui datent de plusieurs décennies, a eu du répondant et a savouré chaque instant du récital dans l'allégresse et la volupté. «Nos parents apprécient les chansons de Faïrouz et ils nous ont transmis cela (...), Fairouz chante l'individu, la terre et le patrimoine et ses chansons sont d'une intemporalité qu'on a l'impression qu'elles ont été écrites hier», a déclaré une jeune spectatrice. Née en 1935, la diva de la chanson arabe Fairouz, Nihed Haddad de son vrai nom, surnommée également par la critique l'«Ambassadrice des étoiles», est présente sur la scène artistique depuis 1952 avec une carrière fulgurante jalonnée de succès. Organisée par l'établissement Arts et Culture, l'animation Layali Ramadhan se poursuit jusqu'au 24 juillet.