Le vieux parti revient au-devant de la scène mais, de Ferhat Abbas à Saïdani, le débat sur le rôle véritable de l'APN est toujours ouvert. Fin du suspense. Le parti majoritaire a annoncé officiellement hier, le nom de son candidat à la présidence de l'APN. Il s'agit de Ammar Saïdani. Une juste rétribution pour le député d'El Oued qui a fait partie de la direction de campagne de M. Bouteflika en 1999 et en 2004. Cela d'une part, d'autre part «l'équilibre régional», une donne largement répandue dans les milieux politiques et dans la chambre basse, est garantie dans les institutions de l'Etat. Le candidat n'est ni de l'Est ni de l'Ouest. La candidature de Ammar Saidani à la tête de la présidence de l'APN «a été retenue suite aux larges consultations (...)» a indiqué un communiqué de la commission nationale chargée de la gestion des affaires du FLN, qui s'est réunie hier, au siège du parti à Hydra. Le communiqué signé par Abdelkrim Abada, a été très sobre mais il a bien souligné «après de larges consultations». Ce qui laisse entendre que la guerre a été rude avant que les parties «qui décident», dixit Bouguerra Soltani, n'optent définitivement pour la candidature de Saïdani. La démission de Karim Younès, le 3 juin dernier, a en effet remué le conflit au sein des deux tendances du vieux parti. Une bataille, dit-on, qui n'est pas terminée puisque tout se jouera le jour des élections, mercredi prochain. Des sources parlementaires soutiennent que le candidat Saïdani «est loin de faire l'unanimité au sein du parti majoritaire». De Ferhat Abbas à Saïdani, le débat sur l'assemblée algérienne n'est pas clos. Dès le départ, le parlement a fonctionné comme un croupion ou les députés n'ont d'autre rôle que d'applaudir les projets des gouvernements successifs. Aussi, centrer uniquement le débat sur la vacance du poste de la présidence de l'APN constitue pour les observateurs politiques un discours byzantin. «Car, affirment-ils, tout le monde sait que le président de l'APN ne sera pas choisi par le peuple mais imposé par le cercle le plus puissant du pouvoir». En plus «Telle que l'APN est aujourd'hui, chambre d'enregistrement, pour quoi faire?» s'interrogent les mêmes observateurs. De ce fait, la question, aujourd'hui, n'est plus celle de la présidence de l'APN mais celle du rôle réel de cette assemblée. Pour ces observateurs, le débat doit se situer sur la consistance du parlement et la représentativité des députés en tant qu'émanation de la base, censés contrôler le programme du gouvernement et défendre les intérêts premiers de leurs électeurs. Il faut rappeler que vers la fin de son premier quinquennat, M.Bouteflika avait légiféré par ordonnance passant outre les prérogatives législatives du parlement. En d'autres termes, il certain que pour des dossiers importants, le président de la République procédera de la même manière. On évoque de plus en plus une dissolution de cette APN pour aller vers des législatives anticipées en décembre prochain. L'hypothèse n'est pas à écarter. Bouguerra Soltani promet à ses militants les dividendes de son intégration à l'alliance stratégique. Ne fait-il pas allusion à ces élections anticipées?