La direction du Front a confirmé, hier, la candidature, au nom du parti, du député d'El-Oued. L'instance nationale de gestion des affaires du FLN, présidée par Abdelaziz Belkhadem, a annoncé, hier, officiellement, la candidature, au nom du parti, de Amar Saïdani à la présidence de l'APN. Ce choix, imposé en toute vraisemblance par les hautes sphères de décision, sera expliqué, ce mardi, aux élus du Front. Selon M. Bouhadja, membre de l'instance dirigeante du FLN en attendant la tenue du “congrès réunificateur”, les responsables du parti ont hésité sur plusieurs noms avant de jeter leur dévolu sur Amar Saïdani. “C'est celui qui répond le mieux aux critères posés”, soutient notre interlocuteur, joint par téléphone. “Saïdani a eu des positions modérées durant la crise du FLN. Il est soutenu par les deux tendances. Nous avons opté pour lui après avoir sondé les députés du FLN”, ajoute-t-il. C'est surtout le rôle qu'il a joué dans la coordination, au niveau national, des comités de soutien à la candidature de Abdelaziz Bouteflika aux élections présidentielles de 1999 et 2004, qui est à l'origine de l'ascension fulgurante de celui qui était complètement inconnu de l'opinion publique il y a à peine cinq années. Sans le moindre doute, Amar Saïdani sera sacré, mercredi prochain, troisième personnage de l'Etat. Il recueillera indéniablement la majorité des 199 voix des députés FLN, ceux des 50 élus RND et des 38 parlementaires MSP, bien que sa candidature ne soit pas particulièrement appréciée. Quelques irréductibles du FLN lui manifestent une opposition à peine masquée. L'ancien président du groupe parlementaire du FLN, Ahmed Mamouni, a même décidé de se mettre en lice pour la présidence de la première Chambre parlementaire, pour mieux marquer sa réprobation. “En l'absence d'une direction légitime à même de présenter un candidat unique à la présidence de l'APN et d'imposer une quelconque discipline partisane aux députés (…) je me porte candidat à la succession de Karim Younès, comme le souhaitent un bon nombre de députés.” Un élu indépendant de Béjaïa a manifesté également une velléité de postuler au perchoir de l'Assemblée nationale. Le groupe parlementaire d'El-Islah, réuni hier, s'est réservé, quant à lui, le droit, de présenter son propre candidat. La liste restera ouverte jusqu'à mardi, à 16h. “Jusqu'à l'expiration de ce délai, chaque député a la latitude de déposer sa candidature ou de la retirer”, indique un vice-président de l'APN. Le collège des électeurs est convoqué pour le 23 juin à 10h. “Nous avons arrêté de concertation avec les présidents des groupes parlementaires, les modalités de l'élection du futur président de l'APN. Le vote s'effectuera à main levée dans le cas d'une candidature unique et à bulletin secret s'il y a plusieurs postulants.” Dès que le successeur de Karim Younès au perchoir de l'APN sera connu, le groupe parlementaire du FLN devra affronter l'épreuve du renouvellement des structures de l'Assemblée nationale. Trois députés (Abdelkader Hamza, Kenaï Mohamed et Abdelmalek Grine), au moins, convoitent la présidence du groupe parlementaire, assurée jusqu'alors symboliquement par Abbas Mikhalif. Il s'agit aussi pour le parti de pourvoir cinq sièges au bureau de l'APN et de plusieurs présidences de commissions permanentes. S. H.