Le candidat de Kherrata vient perturber la certitude imposée par les tractations de coulisse. Le député indépendant, Khaled Ahmed, a officiellement déposé sa candidature hier, à la présidence de l'APN. «Je me suis présenté suite à l'absence d'un candidat du consensus, cela d'une part et de l'autre c'est une façon de contribuer à la promotion du processus démocratique dans lequel s'est engagé le pays», a déclaré le député de Kherrata ajoutant que «cette candidature est une preuve que la nouvelle génération est aussi capable de prendre les hautes responsabilités de l'Etat». Trouble-fête? élément de décor pour un scénario ficelé d'avance? Ou alors a-t-il reçu «des garanties»? En tout cas, Khaled Ahmed affirme qu'il a le soutien de plus de 120 députés des différentes tendances qui siègent actuellement à l'Assemblée. Il cite notamment une dizaine de redresseurs, une dizaine d'élus du RND, une trentaine d'autres restés fidèles à l'ex secrétaire général du FLN, Ali Benflis, au moins six appartenant au parti de Louisa Hanoune et officiellement 8 du FNA sans compter l'unique député de Ennahda. S'agissant du parti de Djaballah qui compte 43 députés, «il a donné son accord de principe, si toutefois le parti ne présente pas son propre candidat» a indiqué Khaled Ahmed. Un compte largement suffisant pour affirmer que le député de Kherrata constitue une surprise. Encore faut-il que ces promesses de vote en sa faveur se concrétisent réellement. En d'autres termes, le candidat des indépendants vient perturber la certitude imposée par les tractations de coulisse. L'élection du président de l'APN s'annonce serrée. Ammar Saïdani, candidat officiel du FLN, se trouve sérieusement bousculé. Il aura donc à affronter au moins trois candidats. M.Mamouni, un député d'El Bordj et celui des indépendants. Deux facteurs jouent en défaveur de M.Saïdani : le premier concerne les divergences qui règnent actuellement au sein du parti majoritaire. Des échos au sein de la deuxième chambre, font état d'une fronde au sein du vieux parti autour de la candidature de Saïdani «qui ne fait pas l'unanimité». Ce qui explique d'ailleurs, la présence de deux au-tres candidats issus du même parti. Le second se rapporte aux modalités relatives à l'élection du président, fixées par le bureau de l'APN. Réuni dimanche passé, ce dernier a défini dans une note, le déroulement des différentes étapes de l'opération électorale. En effet, le vote se fera à bulletin secret puisqu'il y a plus de deux candidats. Une aubaine pour les frondeurs de s'exprimer librement loin «des pressions». En revanche, l'atout de Saïdani est qu'il est le candidat des «parties qui décident». Un atout qui n'est pas des moindres. Il est décisif. Rappelons enfin que l'Assemblée reprendra ses travaux aujourd'hui en session plénière. Elle sera consacrée au vote de la loi relative à la pêche et au projet de loi portant abrogation de certaines dispositions du décret exécutif 94-07 du 18 mai 1994 relatif à la profession d'architecte.