A travers leur sit-in tenu jeudi dernier, les leaders des partis de la Coordination pour les libertés et la transition démocratique(Cldt) ont dénoncé l'atteinte à la Constitution et la tentative de verrouillage du champ politique par le pouvoir en place. En présence d'un dispositif impressionnant dépêché en la circonstance, le groupe des chefs de partis politiques ainsi que Ahmed Benbitour, accompagnés par quelques responsables de leurs formations respectives, ont tenu un rassemblement de contestation à l'esplanade de la Grande-Poste. Le rassemblement a été observé pendant près d'une heure. Il s'agit des présidents du parti Jil Jadid, Djilali Soufiane, du MSP, Abderrazak Makri, du RCD, Mohcene Belabbès, du secrétaire général du Mouvement En-nahdha, Mohamed Douibi et du représentant du parti du FJD, Amar Khebaba, ainsi que l'ex-chef de gouvernement M.Ahmed Benbitour. La tentative d'improviser une marche vers le siège de la wilaya d'Alger a été vite empêché par les cordons des services de sécurité présents en force, qui se sont formés autour des contestataires. «On a organisé ce rassemblement pour s'exprimer pacifiquement et dénoncer les atteintes flagrantes contre la Constitution et les principes des droits de l'homme», a déploré M.Makri. Le président du MSP s'est dit «ne pas se taire devant les dépassements contre nos droits constitutionnels de faire de la politique». «L'action politique est ouvertement entravée en Algérie et il ne reste absolument aucun espace pour s'exprimer librement», a souligné Mohcen Belabbès de son côté. Le prétexte avancé par l'administration pour rejeter la demande de la Cldt d'organiser une conférence thématique à Alger «ne tient pas la route», estime Amar Khababa représentant du parti de Djaballah. «Si les autorités s'égosillent à dire que des libertés seront renforcées en faveur de la prochaine révision de la Constitution, par contre, elles n'ont pas hésité à fouler aux pieds les lois de la République en refusant d'octroyer à un parti agréé, une autorisation d'organiser une conférence ou une simple activité politique à Alger», regrette Soufiane Djilalli, président de Jil Jadid. Le sit-in a été organisé pour «protester contre le refus des services de la wilaya d'Alger, d'octroyer une autorisation pour l'organisation d'une conférence thématique sur la transition démocratique, prévue le 21 juillet à la salle Mohamed-Zinet à Riadh El Feth». Par ailleurs, il est à noter que la coordination déposera une autre demande d'autorisation auprès de la wilaya d'Alger, en prévision de l'organisation de ses conférences intellectuelles et thématiques. Pour rappel, les services de la wilaya d'Alger avaient rejeté dimanche dernier, la demande de la Coordination pour les libertés et la transition démocratique concernant l'octroi d'une autorisation pour l'organisation d'une conférence prétextant que la salle devant abriter la conférence était réservée aux activités culturelles. Enfin, les leaders des partis mettent «le pouvoir en place devant ses responsabilités quant aux dérapages qui découleront de la réaction de la rue, face à ces entraves aux libertés et à l'exercice politique».